Après deux jours de réunion, le conseil national du Front des forces socialistes (FFS) a décidé, à l'unanimité, de participer aux prochaines élections législatives et locales. Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du parti, les quatre membres du présidium — Ali Laskri, Aziz Bahloul, Mohand Amokrane Cherifi, Souad Ichalaman — et le premier secrétaire du FFS, Abdelmalek Bouchafaa, ont demandé aux «structures du parti de se mobiliser pour assurer le succès de cette participation». Dans sa déclaration finale, le plus vieux parti de l'opposition en Algérie, comme il aime à se présenter, livre son analyse sur la situation que traverse le pays. Il juge la «situation alarmante», marquée par «la paupérisation du pays» et une «gouvernance illégitime, corrompue et incapable de résoudre la crise multidimensionnelle qui frappe l'Algérie». Pour le parti dirigé pendant un peu plus de 50 ans par Hocine Aït Ahmed, seule la reconstruction du consensus national permettra de mettre fin au régime responsable de cette situation, d'instaurer l'Etat de droit et de restaurer les droits politiques, économiques, sociaux et culturels des citoyens. Il faut dire que depuis 2012, le FFS a fait de la «construction d'un consensus national» son cheval de bataille et son objectif prioritaire proclamé lors du 5e congrès, tenu en 2013. Plus récemment, il avait tenté de relancer l'idée en menant des consultations avec des formations politiques, d'anciens candidats à l'élection présidentielle, des personnalités indépendantes, des universitaires, sans succès. Ce qui ne semble pas décourager la direction du parti. «Nous continuerons d'agir et de travailler pour faire aboutir un consensus politique, économique et sécuritaire», a affirmé Ali Laskri. En ces temps de suspicion, après les déclarations de Rachid Halet sur des négociations entamées par la direction actuelle avec certains cercles du pouvoir, Aziz Baloul a ironisé sur ses accusations : «Ce n'est pas la première fois que de telles accusations sont tenues contre le parti. Elles le sont à chaque fois car nous dérangeons.» Pour sa part, l'ancien ministre du Commerce, Mohand Amokrane Cherifi, a préféré se référer aux propos de Hocine Aït Ahmed, pour qui «seule la participation pourra faire renaître l'esprit civique dans notre pays». «Cette participation nous permettra d'accéder aux médias lourds et ainsi expliquer notre projet aux Algériens», a encore déclaré l'ancien ministre. Pour ce faire, un meeting est programmé le 24 décembre à Alger. Reste à obtenir l'autorisation de la wilaya. Mais c'est l'affaire Rachid Halet qui a accaparé une bonne partie des questions des journalistes. Agacé, Ali Laskri a accusé certains journaux d'avoir «voulu faire pression sur la commission des conflits», alors qu'elle devait statuer sur le cas de M. Halet. Pour le docteur Baloul, «le FFS est contre toute forme d'impunité». «Tous sont militants au parti. Rachid Halet a préféré ignorer la collégialité, il en paye le prix», a conclu le docteur Baloul, dont la candidature comme tête de liste à Tizi Ouzou est fortement pressentie, alors que certains médias annoncent la volonté de Rachid Halet de se porter également candidat pour y affronter l'un des hommes forts du parti.