Cela fait bien des années que la chaussure locale connaît de graves problèmes, mais selon la Commission nationale des fabricants et les artisans de la chaussure, la production algérienne est appelée à disparaître. Ce secteur, dans les années 1970, était en fait une véritable industrie,il générait beaucoup de richesses, avec plus 600 000 emplois directs, et assurait en même temps une activité régulière aux tanneries, ainsi qu'à d'autres métiers de la filière (clouterie, cordons, colle etc.). Depuis l'importation de la chaussure de la Chine, de l'Espagne et de la Turquie, des gens qui n'ont rien à voir avec le métier, ont inondé le marché national et la production locale a été mise à rude épreuve avec les 80 000 paires de chaussures importées, et si rien ne sera fait, pour, au moins, limiter l'importation, la chaussure algérienne disparaîtra en moins de trois ans. La Commission nationale de la chaussure a recensé plus de 3 500 ateliers de fabrication, certains continuent à se battre et d'autres ont, carrément, abandonné devant les charges et la difficulté d'écouler leur production,qui en matière de qualité, dépasse de loin la chaussure turque ou chinoise, le cuir algérien est réputé pour ses qualités, notamment hygiéniques. Les fabricants lancent un appel au gouvernement pour réviser la loi sur l'importation. «Dans une période de deux ans, nous relèverons ce défi et nous ferons économiser au pays des devises, eu égard à la nouvelle donne économique si, l'Etat réduira le volume des importations», affirme M. Benamar Mustapha «au nom de la commission nationale de la chaussure». La chaussure algérienne n'est pas seulement une marchandise à écouler , mais c'est le produit de tout un art, d'un métier séculaire, qu'il faut préserver. A Tlemcen, le tapis et le métier à tisser ont déjà disparu, l'importation est passée par là. M. Zenasni