Avant la fin des travaux du congr�s d�Alicante (Espagne), le Marocain Abdelmaksoud Rachdi, pr�sident de la Plateforme non gouvernementale d�Euromed, a bien voulu r�sumer, pour Le Soir d�Alg�rie, la situation autour de la M�diterran�e. Le Soir d�Alg�rie : C�est pratiquement le dernier jour de cette rencontre. Quels en sont les premiers enseignements ? Abdelmaksoud Rachdi : R�unir 250 participants venus de tous les pays m�diterran�ens pour d�battre, expliquer, �changer, interpr�ter des points de vue qui concernent la r�gion est en soi une r�ussite. Comme vous le constatez, la soci�t� civile m�diterran�enne a institu� un espace de dialogue et d��coute dans le respect et la tol�rance. Cela prouve, en outre, que nous sommes dans une p�riode de maturation. Je crois qu�en d�pit des difficult�s, nombreuses, nous pouvons tout de m�me regarder l�avenir avec optimisme. Par ailleurs, dans notre d�claration finale, nous allons insister sur les valeurs qui nous regroupent dans l�Euromed, particuli�rement le volet d�mocratique, le respect de la libert� d�expression et des droits de l�homme. Pour nous, l��galit� concerne aussi le partage d�un m�me espace de citoyennet� et des richesses. Les attentes des populations de la rive sud de la M�diterran�e sont �normes et dans tous les domaines. Que peut leur apporter la rive nord, particuli�rement pour les jeunes ? Effectivement, nous devons r�server plus d�int�r�t aux activit�s de jeunesse. Il y a, en effet, beaucoup d�attente. Nous demandons la cr�ation de programmes permettant aux jeunes M�diterran�ens de se conna�tre d�abord, afin qu�ils prennent confiance en eux. � ce propos, je lance un appel � tous les acteurs pour l�ouverture des fronti�res aux jeunes. Qu�on leur donne les moyens et les espaces pour communiquer et influencer le d�veloppement d�mocratique autour de la M�diterran�e. L��galit� est le th�me de ce forum. Cela suppose des in�galit�s. O� se situent-elles, selon vous ? Entre le Nord et le Sud, nous n�avons pas le m�me acc�s aux droits humains. Nous n�avons pas les m�mes r�f�rences d�mocratiques. Par contre, au Sud, nous avons la pauvret� et la marginalisation. De plus, nous n�avons pas acc�s aux fronti�res et au droit de circuler. Comment voulez-vous que dans de telles conditions il y ait �galit� ? C�est pour cela qu�aujourd�hui, nous, soci�t� civile eurom�diterran�enne, nous nous rencontrons pour parler entre nous, avant d�aller voir les gouvernants et les d�cideurs. Nous allons rencontrer le 3 juin prochain les ambassadeurs des pays membres de l�UPM. Le 5 du m�me mois, nous rencontrerons les ministres des Affaires �trang�res de cette Union. S�il a lieu comme pr�vu, nous assisterons au sommet de l�UPM. Nous plaiderons partout la cause d�un d�veloppement r�el en M�diterran�e, sans pour autant nous substituer aux gouvernements. Nous sommes simplement une force de proposition. Il ressort des d�bats au sein d�Euromed que le conflit isra�lo-palestinien empoisonne le climat politique en M�diterran�e et paralyse les initiatives comme celles de l�UPM. Quelle est la position de votre organisation � ce sujet ? Nous consid�rons, depuis la cr�ation de cette plateforme, clef de la stabilit�, du d�veloppement, de la d�mocratie, du respect des droits de l�homme et du respect des uns et des autres, que tout doit commencer par le r�glement de cette question du Moyen-Orient, avec l�instauration d�un �tat palestinien ind�pendant.