La ville de Constantine fait partie intégrante de l'histoire du chaâbi en Algérie, a affirmé le sociologue et historien Abdelmadjid Merdaci, lors de la présentation de son nouveau livre, intitulé «Les amis de Sidi Gassouma, contribution à l'histoire de la musique chaâbi», dans un des cafés du centre-ville. M. Merdaci a précisé, dans la soirée de lundi, devant un parterre d'intellectuels de la ville et d'adeptes du chaâbi et ses admirateurs, que le «fondouk de Sidi Gassouma, situé à Rahbet Souf, au cœur de Constantine, accueillait les pionniers de ce genre musical qui date de la première décennie du XXe siècle». Ce style musical, a-t-il dit, a vu se succéder quatre générations d'interprètes dans la ville de Constantine, à savoir Khalifa Belkacem, Mustapha Belbekri, Cheikh Kima et Mohamed Cherif Markouche, en passant par Larbi Zerouala et Larbi Marouani, jusqu'à la nouvelle génération comme Fayçal Gharaba et Mohamed Hamdi. Selon cet universitaire, son nouvel ouvrage, qu'il considère comme «le premier du genre dans ce domaine», aborde l'histoire inconnue de la musique chaâbi, en s'appuyant sur la recherche sociologique académique et les témoignages de spécialistes pour approfondir l'analyse du patrimoine musical algérien. «Les recherches que j'ai effectuées m'ont amené à la conclusion que la musique chaâbi a un caractère national et est non confinée au seul quartier de la Casbah d'Alger», a-t-il dit, indiquant, à titre d'exemple, que «le premier chanteur de chaâbi à avoir introduit le banjo dans l'orchestre de Mustapha Nador est Abdelghani Bouchiba, originaire de la wilaya de Constantine». L'auteur du Dictionnaire des musiques citadines de Constantine a également fait savoir, qu'à ses débuts, la musique chaâbi était plus connue pour être du madih, se référant à cet effet au cheikh M'hamed El Anka, surnommé à la fin des années 1920, «M'hamed el madah», tout en assurant que l'essence de la musique chaâbi est le malhoun. Dédiée à la musique chaâbi, la soirée, organisée à l'initiative de la maison d'édition Champ Libre, a été marquée par la projection d'un court extrait d'un documentaire en cours de réalisation, portant sur la musique chaâbi à Constantine, intitulé «Les amis de Sidi Gassouma, légendes du chaâbi constantinois». Au menu de cette rencontre, l'on compte également la présentation de morceaux choisis de ce même style musical, en plus d'une vente-dédicace du nouvel ouvrage du docteur en sociologie, Abdelmadjid Merdaci.