Le dernier jour de l'examen du brevet de l'enseignement moyen (BEM) a été d'un grand soulagement pour les collégiens, mais aussi pour leurs parents qui craignaient, jusqu'à la dernière minute, le spectre de l'année blanche. Samira Azzegag - Alger (Le Soir) - Une bonne organisation, des sujets abordables, mobilisation entre autres de plus de 5 000 enseignants et agents, aménagement de 18 302 établissements scolaires en centres d'examen, mobilisation de milliers d'agents de la DGSN, de la Protection civile... En bref, des mesures draconiennes pour assurer le bon déroulement des épreuves pour 599 846 collégiens. Malgré les grèves cycliques qu'a vécues le secteur de l'éducation nationale durant l'année scolaire 2017-2018, Benghabrit a su trouver un accommodement pour éviter l'année blanche aux élèves, en misant sur les sujets des examens qui relevaient principalement de la culture générale. Selon les témoignages de plusieurs candidats, «les questions étaient d'un niveau moyen, pour ne pas dire faciles, puisqu'elles étaient d'ordre général. Même le test des maths était relativement abordable, où le programme du troisième trimestre a été évité». Sabrina, qui concourait au lycée M'hamed-Issiakhem de Chéraga, a réussi à boucler le sujet de la langue française, hier, en moins de 30 minutes. «Le sujet était d'actualité, relatif au réchauffement climatique. Les questions de compréhension étaient, à mon avis, aisées. Je l'ai fait en une demi-heure», s'est enthousiasmée de répondre Sabrina, soulagée d'avoir clos cet épisode. Interrogé sur la question, M. Meriane Meziane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), trouve cela «tout à fait normal». «Les sujets sont élaborés à partir du programme scolaire de manière à permettre à un élève moyen d'acquérir son 10, c'est-à-dire la note moyenne.» Il ajoute que paradoxalement, certains élèves se sont plaints de la difficulté des sujets notamment pour les matières de physique et de mathématiques. «Les avis étaient plutôt partagés sur la difficulté ou pas des sujets», conclut le syndicaliste. Evoquant la question relative aux «fuites» des sujets, Meziane Meriane dément l'information et affirme qu'il y avait effectivement quelques «incidents» enregistrés, mais sans impact réel, vite maîtrisés par les responsables et encadreurs. Dans l'ensemble, il y avait une «bonne organisation». Le ministère a déployé des moyens colossaux pour sécuriser les examens dans le but d'assurer leur crédibilité et de garantir l'égalité des chances entre les élèves. Le Snapest exige une commission d'enquête Cependant, s'interroge l'intervenant, «comment les sujets des examens ont-ils pu être divulgués sur les réseaux sociaux quelques minutes après leurs lancements, alors que des mesures drastiques ont été mises en place pour sécuriser ces épreuves?» Selon lui, il y a eu également les solutions des tests sur les réseaux sociaux. «L'objectif est donc de les utiliser.» « Certes, on ne peut pas qualifier cela de fuite, mais de faille», continue d'analyser notre interlocuteur. Et à cet effet, des mesures s'imposent pour déterminer les responsables de cet acte. «Il faut mettre en place une commission d'enquête ministérielle pour découvrir et déterminer l'endroit d'où ont été publiés les sujets et mettre un terme à ce dépassement, avant les examens du bac prévus le 20 juin», alerte M. Meriane. «Et même si les collégiens n'avaient aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur durant les heures des épreuves, les responsables et encadreurs étaient en possession de leurs téléphones cellulaires et pouvaient donc transmettre les réponses aux collégiens», accuse le syndicaliste. Meziane Meriane appelle donc à trouver la faille avant le baccalauréat et éviter la triche. Il demande, donc, l'installation, dans les plus brefs délais, de la commission d'enquête qui se penchera sur cette «pseudo-fuite», enregistrée durant les épreuves de fin des cycles primaire et moyen. S. A.