Avec un budget de gestion de 5% du budget total de fonctionnement des communes, les factures d'énergie sont, de l'aveu du ministre de l'Intérieur, un «fardeau» pour les collectivités locales. Ces dernières sont sommées de réduire les dépenses énergétiques en optant pour les énergies renouvelables. Les communes sont appelées à commencer par remplacer les ampoules classiques par d'autres moins énergivores en attendant la mise en place d'un programme national qui s'étalera sur trois ans. L'éclairage public a coûté 27 milliards de dinars en 2017 et représente 56% de la facture. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Fini le temps du gaspillage. La situation financière de l'Algérie ne le permet plus. Le ministre de l'Intérieur l'a rappelé hier aux élus locaux. Invités à assister à une rencontre sur la transition énergétique, présidents d'APC et walis ont été sommés de faire des économies à l'avenir, notamment en matière énergétique. Nourredine Bédoui leur demande, d'ores et déjà, de commencer par réduire les coûts de l'éclairage et du chauffage. Qu'il s'agisse des écoles, des administrations, de l'éclairage public ou des mosquées, il leur est demandé d'opter pour les ampoules économiques. Au niveau des Hauts-Plateaux et du Sud, affirme Bédoui, le panneau solaire ne doit plus être une option mais une obligation. Des écoles pilotes fonctionnant entièrement à l'énergie renouvelable verront le jour à la rentrée scolaire. Les systèmes hydrauliques de pompage devront progressivement être remplacés car non seulement énergétivores mais également polluants. Chaque commune est appelée à faire son propre projet et à dégager un budget pour la mise en œuvre de ses programmes devant la mener à sortir progressivement de la dépendance à l'électricité et le gaz. Ils seront secondés par des experts qui seront déployés au niveau des wilayas qui mettront en œuvre, dès le second trimestre, un programme de trois ans visant la réduction des coûts. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales appelle les acteurs des collectivités locales à adhérer à cette politique car il s'agit d'un «choix stratégique» au regard de la situation financière de la majorité des communes. Face aux factures qui s'alourdissent, les communes doivent trouver un nouveau modèle de consommation. Il s'agit, selon Bédoui, de mettre en œuvre une feuille de route pour améliorer l'usage des énergies et aller vers les énergies renouvelables au niveau des collectivités afin de passer d'une économie mono-dépendante à une économie plus créative et de manière express au regard de la conjoncture. Il est urgent, selon Bédoui, de diminuer la dépendance de l'Algérie aux dérivés du pétrole en optant pour les énergies renouvelables avec comme ambition de couvrir 30% des besoins nationaux grâce aux énergies renouvelables. Les gestionnaires au niveau local doivent se préparer aux changements, avertit Bédoui, car la transition énergétique n'est qu'à ses débuts. Présente à l'ouverture des travaux, la ministre de l'Environnement a affirmé que son département est en phase de promulguer des textes pour promouvoir les énergies renouvelables. Prenant la parole au nom du ministre de l'Energie, absent, la secrétaire générale du ministère de l'Energie a indiqué qu'en 2017, les communes ont consommé 4 000 mégawatts, soit 8% de la consommation nationale totale pour un coût de 27 milliards de dinars avec un taux élevé dédié à l'éclairage public avec 56%, dont 3 milliards d'impayés. La responsable du projet énergie renouvelable au sein du ministère de l'Intérieur a mis le doigt sur ce qui pourrait entraver la survenue d'un nouveau modèle de consommation, à savoir le peu d'intérêt des élus locaux, l'absence de connaissances et les soucis de rentabilité à court terme. N. I.