Nous publions ci-dessous la 3e et dernière partie de notre série sur les «avis d'appel d'offres» dans les marchés publics (voir le «Soir Corruption» des 21 et 28 mai 2018). Après le «Savoir répondre à un avis d'appel d'offres» et «Avis d'appel d'offres et marchés publics/Pourquoi faire ?», nous évoquons aujourd'hui les missions et objectifs des maîtres d'ouvrage et des soumissionnaires. La transparence et la prévention de la corruption sont en jeu... Le processus d'appel d'offres. En capitalisant sur les dernières avancées des ventes complexes, il ressort comme étant primordial d'optimiser les efforts tout au long de la démarche, avant l'appel d'offres jusqu'à sa concrétisation. Un appel d'offres se gagne au moyen d'un travail en équipe pour décider de la stratégie de réponse et formaliser de façon concurrentielle la réponse des entreprises. On distingue les étapes suivantes : rédaction du cahier des charges ; création de lots ; définition des critères de choix ; choix des soumissionnaires et diffusion de l'appel d'offres ; réception analyse des offres et évaluation des soumissionnaires ; choix du prestataire et contractualisation. Ces étapes construisent le plan projet. Cahier des charges. La préparation d'un appel d'offres donne lieu à l'élaboration d'un cahier des charges, qui décrit : les besoins du maître d'ouvrage ; les grandes fonctionnalités et les usages attendus pour le produit ou service ; les exigences ; les contraintes propres à la maîtrise d'ouvrage. Le cahier des charges peut se présenter sous la forme d'une étude préalable ou de spécifications fonctionnelles générales. Création de lots. Après la rédaction du cahier des charges, le maître d'ouvrage définit des lots de mise en œuvre, conformément à ses priorités. Les lots font l'objet d'une mise en concurrence unique (même procédure) mais chaque lot donnera ensuite lieu à un contrat distinct. Critères de choix. Il s'agit de définir les méthodes d'analyse des offres et de formaliser des grilles de sélection. On peut identifier différentes thématiques. Coût. Le maître d'ouvrage a l'obligation de réaliser au préalable une estimation financière de son besoin. Il choisira ensuite l'offre la plus à même de satisfaire ce besoin. Le moins-disant financièrement parlant n'est pas nécessairement le critère de sélection de l'offre retenue. Le mieux disant — celui qui offre le meilleur rapport qualité/prix — lui est souvent préféré. Ce dernier critère, qui laisse une marge de subjectivité, est difficile à concilier avec le code des marchés publics, et rend la gestion de projets avancés difficile à réaliser directement par les organismes publics. Fonctionnalités. Le soumissionnaire doit prouver que son produit ou service répond bien aux fonctionnalités décrites dans le cahier des charges. Accompagnement. Le soumissionnaire doit disposer de capacités en ressources humaines permettant d'accompagner le client tout au long de la mise en œuvre et de la vie du produit ou du service, en particulier il doit avoir un réseau de distribution et de service après-vente suffisant dans la zone géographique du client. C'est un critère important comme le critère financier. Caractéristiques du fournisseur. Il s'agit des effectifs, de la pérennité, de la présence sur le marché local, etc. Méthodologie. Il est préférable que le soumissionnaire se conforme aux bonnes pratiques ou aux standards méthodologiques de la profession. Ce critère n'est pas forcément discriminatoire, si le standard méthodologique dépasse les besoins du maître d'ouvrage. Technique. Les capacités techniques du soumissionnaire doivent être vérifiées, en particulier la conformité à des standards ou normes techniques reconnus sur le marché. Djilali Hadjadj