Les Belges qui connaissent et apprécient beaucoup Halilhodzic sont formels. L'ex-entraîneur des Verts serait en même temps leur futur. De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Ils se basent, bien sûr, sur des vérités criantes. La première est le niveau de médiocrité atteint par une équipe qui, il n'y a pas si longtemps, avait fait trembler l'Allemagne au Brésil. Sous la conduite du Bosnien, précisément. Les Allemands, champions du monde en titre, disent, depuis, que le grand obstacle pour leur sacre fut le Onze algérien. Deuxième raison des certitudes belges, le désarroi dans lequel Madjer se trouve qui, selon eux, est inextricable. Aucune bonne perspective en vue pour l'actuel sélectionneur algérien. Fronde des joueurs, révolte des fans, lâchage des responsables et, aussi, incompétence managériale de l'ex-homme de la talonnade. Selon un média spécialisé néerlandophone, Madjer aurait même été débarqué avant la rencontre d'aujourd'hui face au Portugal. Il a été demandé à ses adjoints (Ighil et Menad) de parer à toute éventualité en cas de grosse colère du numéro 1 de la barre technique et l'annonce de sa démission par surprise. Madjer a, d'ailleurs, menacé : «Si je démissionne la sélection sera dans une plus grave crise encore...» Avec Zetchi, la presse belge écrit, le responsable de la Fédération, aucun contact sérieux n'est désormais possible entre les deux. Le sélectionneur sait qu'il est déjà parti et le responsable de la gestion du football sait que Madjer sait et lui sait qu'il ne peut plus rien. Pourquoi cette descente aux enfers ? Un autre journaliste du royaume de Philippe et de la jolie Mathilde croit savoir : «Après le brillant Mondial de 2014, les Algériens, comme beaucoup d'autres avant eux, n'ont pas su gérer la suite (...) Ils ont cru que plus rien, désormais, ne pouvait leur arriver avec des cadors comme Brahimi, M'bolhi, Mahrez, Ghoulam, Soudani, Boudebouz. Tout comme les Français après 1998 ou les Belges après 2014...» «Ce qui devait arriver, arriva», selon ce professionnel des médias, c'est-à-dire le commencement de la chute. A ce moment précis, il fallait, selon lui, convaincre Halilhodzic de rester quitte à accepter de lui accorder plus de pouvoirs comme il l'exigeait. Selon ce journaliste et contrairement à ce qui a été distillé, les exigences de Halilhodzic n'étaient pas d'ordre financier. Troisième raison qui donne aux Belges la certitude que Vahid est déjà sous contrat avec l'Algérie, son refus de répondre — positivement — aux sollicitations du Standard de Liège, d'Anderlecht, de Bruges, tous du championnat belge. En plus des offres de Lille, de Nantes, d'Auxerre, de Toulouse et de sélections arabe et africaine. Quatrième et dernière raison qui poussera Halilhodzic vers l'Algérie, son attachement, réel, pour les Fennecs et son admiration pour leur talent. Halilhodzic veut, selon les médias belges, continuer le travail. Pour lui, les conditions sont, actuellement, réunies pour chercher de nouveaux exploits. Le temps, tout d'abord, il en reste pas mal jusqu'aux éliminatoires pour la prochaine Coupe du monde. Concernant les qualifications pour la Coupe d'Afrique, cela n'inquiète nullement Halilhodzic. Le groupe éliminatoire est abordable et même en cas de faux pas, le public lui pardonnera. Les Algériens sont plus Coupe du monde que Coupe d'Afrique. En plus, la situation dégradée que laissera Madjer plaidera, largement, en sa faveur. A. M.