Aux interrogations émises dimanche par la presse dans les couloirs de l'APN sur les tenants et les aboutissants de ce qui a pris les allures d'une affaire, le refoulement de marchandises algériennes exportées récemment, le ministre du Commerce s'est longuement étalé sur le sujet avant d'informer ses interlocuteurs qu'il avait ordonné à ses services de procéder à la collecte des informations nécessaires concernant l'exportateur et de définir les causes du refoulement des deux cargaisons. Des explications qui pouvaient ne pas avoir le don de convaincre apparemment puisque le ministère s'est fendu d'un communiqué, hier, à travers lequel il a voulu rappeler d'abord que tout en étant chargé d'encadrer les exportations de produits agricoles, il veille à ce que ces produits répondent aux normes phytosanitaires exigées par le pays importateur. Dans ce cadre, les services phytosanitaires du ministère ont simplifié les procédures de contrôle en procédant à des prélèvements des échantillons sur site, au niveau des plateformes d'exportation des wilayas exportatrices, et ce, afin que la marchandise soit admise directement au niveau du port ou de l'aéroport où le certificat phytosanitaire est établi, nous explique le ministre Saïd Djellab, visiblement secoué par cette «mauvaise publicité» que constitue cette affaire de refoulement de tomates et de dattes algériennes exportées vers la Russie, le Qatar et le Canada. Dans le cas où les produits sont jugés non conformes à l'arrivée au pays importateur, les services du ministère du Commerce reçoivent une notification de ce pays l'informant du non-respect des normes en vigueur. Depuis le début de cette année, les seules notifications qui lui sont parvenues ont concerné deux opérations d'exportation de dattes et de boissons gazeuses exportées vers le Canada qui les a refoulées en raison de «non-traitement des palettes en bois conformément à la norme internationale 15 relative au traitement de bois d'emballage et non pour des raisons phytosanitaires», explique le ministère dans son communiqué. Quant au cas des marchandises exportées puis refoulées, dont la presse s'est fait l'écho, le ministère assure que «les dattes et la pomme de terre qui ont été refoulées depuis le Canada et la Russie l'ont été pour des causes qui ne sont pas d'ordre phytosanitaires». Selon le bilan des exportations officiellement arrêté au 31 mai, le département de Saïd Djellab annonce que 15 produits ont été exportés pour un volume de près de 45 000 tonnes alors que pour toute l'année 2017, ce volume était de 34 000 tonnes. Par ailleurs, les services du ministère du Commerce signalent que tous les produits importés, entre végétaux et pesticides, font l'objet d'analyses systématiques par les services phytosanitaires aux points d'entrée. C'est ainsi d'ailleurs que 16 tonnes de pesticides ont été refoulées pour non-conformité depuis le début de l'année en cours, alors qu'en 2017, la quantité de pesticides non conformes avait atteint les 46 tonnes. Az. Maktour