«Cuisine» politique. Ainsi donc, des cargaisons de pommes de terre, de tomates et de dattes algériennes, exportées vers la Russie et le Canada, auraient été refoulées. C'est-à-dire retournées à l'envoyeur. Que sait-on des détails de cette affaire? La première source officielle, à s'être exprimée sur le sujet, a été le ministre du Commerce, Saïd Djellab. C'était dimanche dernier à l'issue d'une séance d'audition à l'APN. «Concernant cette affaire, j'ai ordonné aux services du ministère du Commerce de collecter les informations nécessaires concernant l'exportateur et de définir les causes du refoulement de la marchandise», a-t-il déclaré à la presse. S'il ne connaît pas encore les causes du refoulement, il nous apprend, toutefois, qu'il s'agit des produits d'un (1) seul exportateur. Après Djellab, c'était au tour du ministère de l'Agriculture de réagir par un communiqué en fin de journée. Pour dire que les «marchandises de dattes et de pommes de terre qui ont été refoulées depuis le Canada et la Russie» ne l'ont pas été pour des causes d'ordre phytosanitaire. Comme l'avançaient certains supports. Le communiqué ajoute que dans des cas de produits algériens exportés et refoulés pour des raisons de «non-conformité», le pays importateur adresse «systématiquement une notification à nos services». Or, depuis le début de cette année «seules deux opérations (d'exportation, Ndlr) concernant des pâtes alimentaires et des boissons gazeuses, expédiées au Canada ont fait l'objet de refoulement» précise le communiqué. Pour quelles raisons? «Pour cause de non-traitement des palettes en bois conformément à la norme internationale 15 relative au traitement de bois d'emballage et non pour des raisons phytosanitaires», signale le communiqué. Ce qui veut déjà dire que la pratique du refoulement ne date pas d'hier et que les «pesticides» n'ont rien à voir avec nos produits agricoles. Récapitulons: un exportateur algérien a vu ses cargaisons refoulées de Russie et du Canada. Pas forcément par l'Etat de Russie ou l'Etat du Canada. De plus et quand on se rend compte que «l'anomalie» peut se nicher même dans les palettes en bois qui facilitent le levage, on peut se demander légitimement si nous ne sommes pas en présence d'une «recherche de poux dans la tête d'un chauve»? Et pourquoi direz-vous? Nous exportons de la datte, de la tomate et des pommes de terre depuis au moins une décennie et, pour certains de ces produits, vers «une cinquantaine de pays». Ceci d'une part. D'autre part, deux précédents refoulements de nos produits ont eu lieu sans le moindre bruit, alors que cette fois c'est le vacarme sur la place publique. Et enfin, tout le monde sait que le négoce international est souvent le «bras» économique utilisé par certains milieux politiques. Il ne serait, dès lors, pas étonnant, mais alors pas du tout, qu'il puisse y avoir dans cette affaire de «refoulement de la pomme de terre» un message de pré carré exprimé par certains négociants internationaux. Au lendemain du «trophée export 2017»!