Le Mondial s'emballe au fil des journées. Les grands favoris, ou supposés comme tels, n'y arrivent certes pas à montrer leurs crocs au bout d'une première halte marquée par la chute de la Mannschaft, sacrée en 2014 au Brésil, et la fébrilité des autres prétendants au titre suprême à l'exemple du Brésil, l'Espagne et autre Argentine. Par «catégorie continentale», l'Afrique demeure le parent pauvre de ce début de Mondial avec un zéro pointé (l'Asie a engrangé trois points grâce à l'Iran, soit le même capital réalisé par la zone Concacaf suite à l'exploit du Mexique) loin des européens qui ont signé cinq victoires (Russie face à l'Arabie Saoudite, la France devant l'Australie, le Danemark contre le Pérou, la Serbie face à Costa Rica et la Croatie face au Nigeria) en neuf rencontres (en sus du nul de l'Espagne face au Portugal et ceux de l'Islande devant l'Argentine et la Suisse face au Brésil sans oublier la défaite de l'Allemagne devant le Mexique). Un bilan qui reflète parfaitement le fossé séparant le football du continent africain avec le reste des confédérations, particulièrement l'Europe et l'Amsud. Hier soir, la Tunisie avait l'opportunité d'offrir les premières lueurs d'espoir à une Afrique qui, en 2014, avait récolté quatre points (victoire de la Côte d'Ivoire face au Japon et nul du Nigeria devant l'Iran) à l'issue de la première journée du 1er tour. Ce qui ne serait à proprement parler un exploit, la Tunisie avait offert la première victoire africaine en phase finale d'une Coupe du monde (Argentina 78) devant le Mexique (3-1) à Rosario même si l'adversaire avait pour nom l'Angleterre de Harry Kane. Si ce n'était pas le cas, alors cette «mission» incomberait au dernier représentant africain à entrer en lice durant cette 21e édition, le Sénégal, qui abordera son tournoi contre la Pologne avec l'intime conviction de rééditer le parcours de 2002 lors du Mondial asiatique durant lequel les Lions de la Téranga ont atteint les quarts de finale (éliminés par la Turquie) après avoir écarté la France, champion sortant, du premier tour et la Suède en 8es de finale. Face à la Pologne, absente de la fête planétaire depuis 2006 mais qui fut quart de finaliste à l'Euro-2016 (France), la tâche de Sadio Mané et ses frères ne s'annonce pas de tout repos. Loin s'en faut. Les Sénégalais qui ont montré des signes d'inquiétude le long de la phase préparatoire de ce Mondial devraient faire attention devant les camarades de Lewandowski. Une équipe de Pologne qui a composté son billet pour Russie-2018 après avoir dominé (8 victoires, 1 nul et 1 défaite) son groupe de qualification (E) composé du Danemark (seule équipe à pouvoir battre les Polonais), le Monténégro, la Roumanie, l'Arménie et le Kazakhstan. Sinon, l'Afrique s'accrochera au rêve inouï des Pharaons qui, après l'échec essuyé face à l'Uruguay, misent sur un miracle devant la Sbornaya de Cherchesov qui a étrillé les Saoudiens (5-0) en ouverture du Mondial. Un rendez-vous qui pourrait voir le coach argentin de l'Egypte, Hector Cuper, incorporer sa star, Mohamed Salah, à peine remis de sa blessure à l'épaule contractée en club à l'occasion de la finale de la Ligue des Champions d'Europe, le 26 mai dernier à Kiev. Un apport qui pourrait s'avérer insuffisant devant un ensemble russe complètement métamorphosé par son entrée en matière tonitruante et qui voudrait assurer sa qualification aux huitièmes de finale dès ce soir. Un quitte ou double, donc, pour l'Egypte dont le retour en phase finale d'un Mondial après 28 ans de traversée de désert n'aura pas été une belle réussite. M. B. Menu du jour A Saransk (13h) Colombie-Japon (groupe H) A Moscou Spartak Stadium (16h) Pologne-Sénégal (groupe H) A Saint-Pétersbourg (19h) Russie-Egypte (groupe A).