Le ministre des Finances, M. Abderrahmane Raouia, a présenté, hier, devant les sénateurs, le projet de loi organique des lois de finances. Un projet d'envergure, qui promet plus de transparence et de modernisation dans la gestion financière, selon le ministre. Samira Azzegag - Alger (Le Soir) - Dans son allocution d'ouverture, le ministre a expliqué que le projet qui ne sera applicable qu'à partir de 2022, est indispensable «pour permettre une gestion financière efficace et transparente ». Le projet de texte contient plusieurs réformes permettant de moderniser la gestion financière, de même qu'il permettra d'améliorer la relation entre le gouvernement et le Parlement autour du dossier du budget de l'Etat ; ce qui ajoutera un surcroît de transparence dans la gestion des finances publiques, selon le ministre. Le gouvernement sera tenu, dans ce cadre, de présenter, à l'avenir, au Parlement, dès le printemps, un rapport sur la conduite en cours des finances publiques. Ce projet, explique le même responsable, «assoit le principe du budget orienté vers les résultats à partir d'objectifs fixés au préalable et non en fonction des dépenses comme c'est le cas actuellement ». En d'autres termes, la gestion budgétaire consacrée par la nouvelle loi confère plus de liberté et de responsabilité aux gestionnaires, d'où le principe d'évaluation et de contrôle des performances. Dans le détail, le ministre explique que « la gestion budgétaire dans sa nouvelle mouture repose sur le budget des programmes tant qu'elle est présentée à moyen terme concernant les dépenses, ce qui confère plus de liberté aux gestionnaires dans la gestion des programmes, en ce sens qu'elle permettra le transfert des affectations selon des procédures précises ». Cependant, la mise en œuvre des dispositions contenues dans ce projet de loi organique exigera d'importants préparatifs préalables. C'est pourquoi ces nouvelles normes ne seront appliquées qu'à partir de 2022 pour la loi de finances de 2023. Le ministre évoque des formations continues au profit des cadres de plusieurs secteurs économiques, rappelant que 4 000 employés de l'ensemble des administrations ont d'ores et déjà profité de cette formation. Un point qui a été justement débattu par les sénateurs. En effet, dans son intervention, Nourreddine Belatrache estime qu'un tel projet ne peut être applicable avec l'actuel retard dans le secteur financier, d'où l'urgence de rattraper ce retard numérique. La sénatrice Zohra Drif a cité plusieurs imperfections du projet qui est conçu, selon elle, sans prendre en considérations les problèmes du secteur économique, entaché par des affaires liées à la corruption, de détournements d'argent. Des inquiétudes qui sont restées sans réponses, puisque le ministre a préféré clore les débats, sans apporter d'explications. Par ailleurs, interrogé en marge de la séance plénière par rapport au FMI, le ministre a déclaré que « l'Algérie est un pays souverain et personne ne peut nous imposer d'aller vers un endettement extérieur ». S. A.