Profitant des fêtes de l'Aïd el-Fitr, trois embarcations de fortune ayant à bord une trentaine de candidats à l'émigration clandestine ont été interceptées aux premières heures de la journée de ce dernier dimanche par les gardes-côtes de la station maritime de Annaba, relevant de la Ve Région militaire, à une dizaine de milles de Ras El Hamra. Les harragas se sont donné rendez-vous à la plage de Oued Bagrat, commune de Seraïdi, lieu fixé par le passeur qui a réclamé une somme entre 100 et 120 000 dinars à chacun des infortunés. Si ces derniers ont échoué dans leur tentative d'atteindre les côtes sardes (Italie), la veille, un autre groupe constitué de 32 jeunes a eu plus de chance. Il a atteint le sud de l'île de la Sardaigne après une traversée d'une dizaine d'heures. Il est passé à travers les mailles des filets de surveillance des gardes- côtes de la même station. Ayant pris la mer de la même plage que le premier groupe dans trois barques traditionnelles, les 32 harragas comptaient parmi eux une femme accompagnée d'une fillette. Ils sont originaires pour la plupart des quartiers de la ville de Annaba. Leurs parents, inquiets depuis qu'ils avaient appris l'aventure de leurs enfants, ont été soulagés en apprenant, par des appels téléphoniques mobiles, leur arrivée sains et saufs sur la première île du sud de l'Europe, faisant face, à moins de 200 km, aux côtes de l'extrême nord-est algérien. Sauf que leur arrivée n'est pas passée inaperçue par les gardes-côtes italiens qui les ont cueillis avant leur débarquement et transférés dans le centre de détention des migrants clandestins ouvert à cet effet. La surveillance des côtes italiennes a été renforcée ces derniers temps notamment après l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir dans ce pays et les premières mesures prises par celle-ci contre le flux habituel des arrivées de migrants de diverses nationalités sur les côtes sud de l'Italie. La joie des arrivants n'a donc pas duré longtemps. Après vérification de leurs identités, il est plus que plausible que la majorité sinon la totalité d'entre eux seront renvoyés dans leurs pays d'origine. A. Bouacha