Il devient de plus en plus évident que le wali, M. Belkateb Mohamed, a changé de fusil d'épaule et a décidé d'opter pour une autre démarche, faite de coercition et de mesures extrêmes, dans la gestion de la wilaya. Et pour cause, le dernier conseil de wilaya, tenu jeudi dernier et consacré à la problématique de l'eau potable et son corollaire principal, à savoir l'achèvement du programme d'urgence d'un coût de 2 000 milliards de centimes, a été très houleux où le premier responsable a menacé d'ester en justice l'entreprise Hydroside chargée de la mise en fonction de la nouvelle station flottante du barrage de Bounamoussa sis dans la commune de Chaffia, ainsi que son raccordement avec la station de traitement mitoyenne qui subit, également, des travaux de réhabilitations et d'extension de ses capacités . «Vous vous êtes engagés par écrit à terminer le projet de raccordement de la nouvelle station flottante avec la station de traitement avant le 17 juin de l'année en cours. Nous sommes le 21 juin et vous n'avez pas tenu vos engagements. Vous avez une date butoir pour l'achèvement définitif et la mise en fonction de ce projet avant le 5 juillet prochain, fête de l'Indépendance. Le cas échéant, vous serez esté en justice pour troubles à l'ordre public et autres griefs. Le temps des rallonges à satiété des délais est révolu. Vous avez eu toute l'aide nécessaire des services de la wilaya, de fait, vous n'avez aucune excuse ou subterfuge à fournir pour fuir vos responsabilités», a martelé le wali à l'adresse des responsables de l'entreprise Hydroside dont le directeur était le seul absent de la réunion. Selon des indiscrétions de certains hauts responsables, «le projet de la nouvelle station flottante de 200 litres par seconde comporte beaucoup de zones d'ombre, des anomalies techniques et des dessous scabreux». «Une lecture objective du cahier des charges de ce projet de plus de 200 milliards de centimes donnera froid au dos sur la désinvolture des responsables de cette entreprise à préserver les deniers publics. En somme, un scandale qui ne dit pas son nom», ont-ils mentionné. Dans la même veine, M. Belkateb Mohamed a dressé un réquisitoire direct et acerbe à l'endroit des membres de l'exécutif et des maires en leur indiquant, sans ambages et dans les yeux : «Je ne peux tolérer le peu de respect manifesté au conseil de wilaya qui est le démembrement du conseil du gouvernement. Toutes affaires cessantes, aucune autre réunion ne passe devant le conseil de wilaya.» Et d'ajouter : «Aucune excuse n'est admise pour justifier les retards dans les projets. Vous avez tous les CP (Crédit de payement) nécessaires et tous les projets en instance seront relancés au cours des jours à venir. A titre d'exemple, la Duac (Direction de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction) compte 22 projets d'amélioration urbaines qui seront achevés dans les mois à venir». Pour ce qui est du projet stratégique du dédoublement de la conduite entre la station de pompage du barrage de Mexa et la station de refoulement de H'nichet sis dans la commune de Bouteldja sur une distance de 22 km, le wali a affirmé : «Mardi prochain, les 4 raccordements de ce projet important seront réalisés en même temps par l'entreprise Sogerhwit et ce, durant 48 heures de travaux ininterrompus. Tous les moyens matériels et humains sont mobilisés. Ce projet sera fonctionnel le 4 juillet prochain où le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs sera avec nous, l'hôte de la wilaya, pour la fête de l'Indépendance. Nous devons marquer les esprits et montrer les efforts colossaux de l'Etat en matière de réalisation d'infrastructures de base afin d'améliorer les conditions de vie des populations. Nous procéderons, également, dans la nuit du 4 au 5 juillet à la distribution de 1 820 logements tous types confondus. Au cours de cette année, nous prévoyons la distribution de 5 600 logements.» Par ailleurs, le wali révélera, avec une certaine satisfaction, que «la Somik, une filiale de la Sonatrach, en charge de la réhabilitation de 27 stations de pompage à travers les 24 communes que compte la wilaya, a sécurisé, exactement, 21 stations, soit 80% du programme tracé». Cependant, le wali a insisté avec véhémence sur l'achèvement, dans les délais contractuels, des travaux des trois stations de la nouvelle chaîne de distribution de l'eau potable de la daïra de Bouhadjar (Mohamed-Tayeb, Damous et Bergilette) qui sera alimentée à partir du barrage de Bounamoussa. «Je ne suis nullement content», a fait savoir le wali aux responsables de l'entreprise Foremhyd en charge de la réalisation des stations sus-indiquées. Il est judicieux de savoir que sur les 40 forages en cours de réhabilitation, 23 sont actuellement fonctionnels, ce qui a impacté positivement l'amélioration de l'eau potable dans plusieurs communes, soit un taux de 54% de réalisation du programme mis en branle. Quoi qu'il en soit, le wali se doit de mettre de l'ordre avec rigueur, équité et ténacité dans les deux maisons, à savoir celle de l'exécutif et celle des maires qui ont montré, chacune, énormément de désinvolture et indifférence à prendre en charge les doléances et autres revendications des populations locales. Un délitement à endiguer au plus vite. Daoud Allam