Des gens discutant de culture, ça dérange ceux qui en sont dépourvus. Mon ami «Mick» me parlait en arabe classique de l'écrivain soudanais Tayeb Saleh. Quelqu'un qui apparemment nous «espionnait» ce jour-là au boulevard Che-Guevara fait une remarque déplacée sur la langue arabe. Mick, un Algérien qui a vécu longtemps en Angleterre, lui réplique par sa culture anglo-saxonne lui demandant tout simplement de lui expliquer pour quelles raisons des gens qui parlent en arabe le dérangent à ce point. Sans s'excuser, le type répond qu'il voulait dire autre chose que ce que nous avons compris. «Vos propos sont pourtant très clairs et les mots, les verbes et les adjectifs ne signifient pas le contraire de ce qu'ils expriment et définissent», lui répond mon ami en arabe puis en anglais. Complexé par le parfait anglais sans accent de mon ami, l'hurluberlu se lance dans un discours gavé de généralités sur «le développement» conclu par sa recette magique : «On arrive au développement par la culture et la technologie.» «Vous, personnellement, vous avez déjà la technologie comme dans les pays développés. Mais il vous manque la culture, une richesse gratuite qui ne s'achète pas», lui assène Mick. En effet, nous avons les derniers modèles de voitures, de téléviseurs, de téléphones portables et d'autres «joujoux» technologiques. Que nous manque-t-il ? K. B. [email protected]