Un atelier régional sur la gestion de l'information acridienne est organisé depuis hier à Alger et s'étalera sur quatre jours. Les organisateurs de cet atelier, en l'occurrence la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO), un organe de l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a fixé comme objectif «la coordination des différents acteurs dans la collecte des informations». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La rencontre, organisée à l'Institut national de la protection des végétaux (lNPV), sera suivie par une formation sur l'utilisation de Google Earth Engine du 6 au 9 juillet 2018, dans le but de «construire et consolider les compétences des chargés de l'information acridienne afin de mieux analyser et gérer l'information au niveau national pour une prise de décision plus efficace». Ainsi, les responsables de l'information acridienne au niveau des 10 pays membres de la CLCPRO (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tunisie et Tchad), ainsi que des représentants de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la Région centrale (CRC), à savoir les chargés de l'information de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte et du Soudan s'attelleront, lors de cette rencontre, à réunir touts les conditions à même de mettre en place une stratégie portant gestion de l'information acridienne. L'atelier verra également la participation du secrétariat de la CLCPRO, de la CRC, ainsi que le responsable du service de l'information acridienne au niveau du siège de la FAO à Rome. Selon une fiche de présentation, «la gestion de l'information acridienne se résume principalement en la collecte de l'information par les équipes de prospection déployées dans les zones désertiques abritant les foyers de grégarisation de ce ravageur, transmettre en temps réel via des équipements liés aux satellites les données au chef de l'information au niveau de l'Unité nationale de lutte antiacridienne et au siège de la CLCPRO à Alger, l'exploitation des données par le chef de l'information, ainsi que la préparation et l'envoi du bulletin décadaire mensuel à la CLCPRO et au siège de la FAO». Le criquet pèlerin est un ravageur redoutable en raison de l'ampleur des dégâts qu'il peut provoquer aux productions agro-sylvo-pastorales en période d'invasion et aux importantes perturbations socio-économiques et environnementales qui en découlent. «La stratégie de prévention contre le criquet pèlerin est la plus efficace pour faire face à ce ravageur car, grâce à celle-ci, les infestations peuvent être maîtrisées à temps. Elle a d'ailleurs été reconnue par la communauté internationale comme la seule stratégie durable économiquement et soucieuse de la protection de la santé humaine et de l'environnement», a-t-on indiqué. Pour les organisateurs, la stratégie mise en place «consiste à surveiller en permanence les aires de départ potentiel d'invasions (aires grégarigènes) et à détruire par des interventions de lutte précoces et ciblées les premiers regroupements du criquet pèlerin ayant amorcé la grégarisation». Pour rappel, le criquet pèlerin demeure une menace majeure pour la sécurité alimentaire et la stabilité sociale, en particulier pour de nombreuses populations rurales vivant d'une agriculture à risque climatique élevé. La lutte contre les invasions représente un coût élevé pour la communauté internationale et une menace pour l'environnement. La FAO et son Groupe acridien jouent un rôle irremplaçable dans la coordination des activités de surveillance et de lutte à l'échelon international. Au cours de ces dernières années, ils ont joué un rôle moteur pour renforcer le dispositif de coopération régionale, améliorer les techniques de surveillance et de lutte, promouvoir, via le programme EMPRES (Emergency Prevention System), une stratégie de prévention rénovée. A. B.