L'Algérie abrite des sites grégarigènes du criquet pèlerin et les prospecteurs sont amenés à utiliser de nouveaux moyens techniques et technologiques sophistiqués. Entrant dans le cadre d'un plan de formation élaboré par la FAO (Found and Agriculture Organisation) pour endiguer la propagation et les effets dévastateurs du criquet pèlerin sur les exploitations agricoles et du couvert végétal de l'Afrique occidentale, la commission régionale de lutte contre les invasions acridiennes de cette organisation onusienne, chapeaute, du 2 au 8 novembre à l'Hôtel de la Poste de Biskra, un stage de formation au bénéfice des techniciens spécialisés en intervention et lutte phytosanitaire. Cette session de formation visant à former des maitres-prospecteurs pour la lutte contre les criquets pèlerins regroupe 10 pays concernés par ce fléau lequel entre 2003 et 2005 a détruit 80 % des récoltes agricoles des pays du Sahel entrainant une famine sans pareille et de profondes et douloureuses perturbations socioéconomiques, a-t-on appris. Ainsi, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Lybie, le Niger, le Mali, le Tchad, la Burkina Faso, le Sénégal et la Mauritanie conjuguent leurs efforts pour contrecarrer les effets du criquet pèlerin. Ce stage de 7 jours vise, selon les organisateurs, à doter les prospecteurs en lutte antiacridienne d'une bonne connaissance théorique de cet insecte endémique des régions arides, locuste et ravageur qui se déplace en vertu d'une complémentarité écologique reliant les pays du Sahel et du nord de l'Afrique, à développer les moyens de lutte préventive, à initier les techniciens à l'utilisation des produits biopesticides tels que le metarisium ; champignon fatal pour les criquets pèlerins et enfin à développer un réseau de surveillance et d'alerte basé sur les visites ponctuelles des zones de grégarisation du criquet et la prise de contact avec les populations nomades, les agriculteurs et les fonctionnaires des collectivités locales. «Ce stage est la poursuite de la dynamique initiée par la FAO afin d'amoindrir durablement les effets néfastes du criquet pèlerin et faire l'économie de son impact sur la production agricole des pays du nord-ouest de l'Afrique dont les efforts pour atteindre une autosuffisance alimentaire peuvent être hypothéqués en un rien de temps du fait de la prolifération incontrôlée des criquets pèlerins. Il faut savoir que la FAO consacre 570 millions de dollars annuellement pour lutter contre cet insecte et que cette somme peut suffire pour lutter contre ce fléau pendant 3 siècles si un bon réseau de prévention, réunissant tous les états concernés, était mis en place.», a expliqué le Dr Mohamed Lamine Hamouny, secrétaire exécutif de la commission de la FAO de lutte contre le criquet pèlerin dans les régions occidentales de l'Afrique. Moumene Khaled, DG de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV) a, quant à lui, mis l'accent sur la nécessité de la mise à niveau et du perfectionnement des intervenants dans le domaine de la lutte contre les criquets pèlerins. «L'Algérie abrite des sites grégarigènes du criquet pèlerin et les prospecteurs sont amenés à utiliser de nouveaux moyens techniques et technologiques sophistiqués, cette rencontre permet une mise a niveau des connaissances et un perfectionnement du personnel et de nos capacités à lutter efficacement contre cet insecte dont les conséquences de sa prolifération sont incommensurables. Nous devons être à l'avant-garde de ces opérations de lutte contre le criquet pèlerin et donner l'exemple aux pays limitrophes car aucun d'entre nous ne peut réussir cette mission si son voisin n'est pas concerné et conscient des dangers que cet insecte induit sur la stabilité et la sécurité alimentaire. Nous profitons d'une accalmie de ce phénomène pour aiguiser nos armes et nous préparer à la survenue de conditions climatiques qui favoriseraient la recrudescence des nuées de criquets pèlerins.» A noter que des rapports de surveillances et de détections des mouvements continentaux des criquets pèlerins établis sur la base d'observations satellitaires pointues sont régulièrement fournis à cette commission spécialisée de la FAO qui élabore des simulations afin de prévoir des mois avant leurs apparitions les invasions acridiennes.