Simulation pour obtenir un penalty et larmes au coup de sifflet final en poule, réaction démesurée et théâtrale à un mauvais geste en 8e de finale: la superstar du Brésil Neymar continue de cristalliser les critiques au Mondial-2018, malgré ses buts et gestes de classe. Ça ne se fait pas et les caméras l'ont capté : Le Mexicain Miguel Layun a essuyé ses crampons sur la cheville droite de Neymar, alors qu'il était assis au sol après un contact. Le joueur le plus cher du monde (222 M EUR) s'est alors tordu de douleur au sol, à grands renforts de cris façon Actors studio. Ce geste de Layun, répréhensible, n'a pas été sanctionné par l'arbitre. Le match a alors repris, Neymar gambadant de nouveau. Il n'en fallait pas plus pour que «Ney» passe de victime à coupable sur les réseaux sociaux et dans les rangs du Mexique, éliminé 2 à 0 en 8e de finale lundi à Samara, sur deux éclairs - un but et une passe - du crack brésilien. Gary Lineker, ex-international anglais devenu consultant, a lancé sur Twitter : «Neymar a la tolérance à la douleur la plus basse pour un joueur en Coupe du monde depuis que Opta (statisticien du foot réputé) existe». Peter Schmeichel, ex-gardien emblématique de Manchester United, a jugé le comportement du Brésilien «lamentable» au micro de la chaîne russe RT Sport où il est consultant. Puis le sélectionneur du Mexique Juan Carlos Osorio s'y est mis en conférence de presse. Extraits : «C'est une honte pour le football», «c'est un mauvais exemple pour le monde et tous les enfants qui regardent», «c'est un sport d'homme, il ne devrait pas y avoir autant de comédie»... «Ils lui ont marché dessus» Interrogé par une journaliste brésilienne pour savoir s'il était juste de blâmer Neymar pour le geste de Layun, le coach de la «Tri» s'est contenté de répondre : «Je respecte votre opinion.» Et quand il lui a été demandé s'il visait bel et bien Neymar et pourquoi il ne le citait pas, Osorio a rétorqué : «Vous l'avez mentionné, pas moi, c'est votre interprétation, je ne l'ai pas mentionné lui.» Mais tout le monde avait compris. Quand Neymar, élu homme du match, a été interrogé en conférence de presse sur ces critiques, le sélectionneur de la Seleçao Tite, assis à ses côtés, a fait savoir qu'il s'en chargeait lui-même, car «les coaches parlent aux coaches». «Je ne veux pas répondre à Osorio. Des fois, vous faites des commentaires dans la chaleur du match. Mais j'ai vu ce qui s'est passé, vous regardez la vidéo, ils lui ont marché dessus, il n'y a rien à dire, juste à regarder», a taclé Tite. Pour sa part, Neymar y a vu «une tentative» de le «déstabiliser plus qu'autre chose». «Je me moque des critiques», a-t-il ajouté avant de conclure : «Je ne veux pas trop de polémique (...) je ne veux pas me faire remarquer autrement que sur le terrain.» Commentateur sportif vedette de TV Globo, Galvao Bueno a pris vigoureusement la défense de «Ney» en lançant : «Monsieur l'arbitre, vous êtes un lâche.» Voilà qui change, car il n'avait pas été tendre avec son compatriote le 22 juin. «Résurgence du narcissisme» Rembobinage. «Son geste artistique a coûté le penalty au Brésil», lâche ce même Galvao Bueno il y a dix jours. Neymar, les bras en croix, comme le Christ rédempteur à Rio, tombe après un semblant de contact dans la surface. L'arbitre siffle penalty, puis alerté par ses adjoints de l'assistance vidéo, visionne les images et se ravise. Au coup de sifflet final, le joueur du PSG, opéré début mars du pied droit, finit ensuite en pleurs, à genoux. «Ce n'est pas normal de pleurer pour un deuxième match de la Coupe du monde», s'insurge alors O Globo sur son site. «Une équipe doit afficher sa force mentale, pas sa fragilité. Sincères ou pas, les larmes de Neymar sont inquiétantes, insiste ce puissant média. C'était soit le symptôme d'une instabilité troublante, soit une résurgence du narcissisme que Neymar a réussi à contrôler pendant presque tout le match». Dans un tweet après le match, Neymar avait tenté de désamorcer: «Tout le monde sait par où je suis passé pour arriver jusque-là (ndlr: opération du pied droit). C'était des larmes de joie, de dépassement, de force.» Rançon de la gloire, rien ne lui sera pardonné.