Le père du milieu de terrain allemand Mesut Özil estime que son fils est devenu un «bouc émissaire» après l'élimination de la Mannschaft dès le premier tour du Mondial-2018 et qu'il doit en conséquence quitter la sélection. «Quand on perd, on perd à cause d'Özil ? Il se fait maintenant siffler, il est devenu un bouc émissaire. Je peux comprendre qu'il se sente insulté», déclare Mustafa Özil dans un entretien publié hier par Bild am Sonntag. «Si j'étais à sa place, je dirais merci beaucoup, mais ça suffit !», ajoute le père d'Özil. Le joueur d'origine turque, aux 92 sélections, avait été très critiqué et sa loyauté envers l'Allemagne remise en cause, avant même le début du Mondial pour avoir posé sur une photo avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Ces critiques sont devenues encore plus virulentes depuis la Coupe du monde où l'Allemagne, championne du monde en titre, a terminé dernière de son groupe. Et jeudi, le manager général de la sélection allemande Oliver Bierhoff a remis de l'huile sur le feu en déclarant qu'il aurait fallu envisager un renvoi de Mesut Özil de l'équipe avant le Mondial en raison du scandale. Bierhoff est revenu sur ses propos en affirmant s'être «mal exprimé», mais Mustafa Özil ne décolère pas. «Cette déclaration est une insulte. A mon avis, elle a pour but de sauver sa propre peau», accuse-t-il dans l'édition dominicale de Bild. Selon lui, son fils a accepté «par politesse» d'être sur cette photo désormais controversée, sans jamais vouloir y donner de connotation politique. Pourtant, le président de la Fédération allemande (DFB) Reinhard Grindel continue de réclamer des explications publiques au joueur. Le fait qu'il ne se soit pas expliqué «a déçu de nombreux fans car ils se posent des questions et attendent des réponses», déclare Grindel au magazine spécialisé Kicker à paraître aujourd'hui. «Ils ont raison d'attendre ces réponses. C'est pourquoi il est absolument évident pour moi que, dans son propre intérêt, Mesut devrait s'exprimer (sur cet incident) lorsqu'il rentrera de vacances», ajoute le dirigeant. Mais Mustafa Özil considère que son fils a bien fait de ne pas s'exprimer sur la polémique née de cette photo. «Il ne veut plus s'expliquer, il ne veut plus avoir à se défendre tout le temps. Ça fait neuf ans qu'il joue pour la sélection allemande (...) et il est même devenu champion du monde avec elle. Il a beaucoup aidé son pays. Et ça a toujours été : si on gagne, on gagne ensemble», note Özil père. Alors aujourd'hui, «la blessure est trop grande», estime Mustafa Özil. «Qui sait ce qu'il se passera au prochain match ? A la place de Mesut, je me retirerais. Mais ce n'est que mon opinion», conclut le père.