Noureddine Zerhouni, dit Yazid, lib�re, apr�s onze ans de magist�re ininterrompu, le minist�re de l�Int�rieur, d�partement- cl� et n�vralgique aussi bien dans l�architecture institutionnelle que dans les faits. Le pr�sident Bouteflika, qui a remani� son ex�cutif vendredi, le charge officiellement d�sormais de seconder le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Voie de garage ou mise en train en vue de charges politiques amplement denses ? Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Noureddine Zerhouni vice-Premier ministre, voil� qui n�a pas �t� susurr� dans les chaumi�res, tout le temps qu�a plan� la rumeur autour du remaniement gouvernemental ! Ceux, rares, analystes et observateurs, qui ont eu la clairvoyance de d�duire � une possible mutation du puissant ministre de l�Int�rieur ont manqu� de le supposer probable h�ritier de cette charge gouvernementale, en l�occurrence vice- Premier ministre. Tant il est vrai que, � l��nonc�, le poste, quoique pr�vu par la Constitution, appara�t comme un moindre levier comparativement au d�partement de l�int�rieur. L�analyse et l�observation ne voyaient pas Noureddine Zerhouni, homme de confiance du pr�sident Bouteflika, dessaisi de ce levier de pouvoir qu�est le minist�re de l�Int�rieur, sinon pour des charges conf�rant des pouvoirs plus pr�pond�rants, � tout le moins �quivalents. Est-on dans ce cas de figure ? A premi�re vue, rien ne permet de conclure � cela. Autrement dit, de se voir nomm� vice-Premier ministre, Zerhouni, qui a �t� durant onze ann�es le puissant ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, perd �norm�ment de sa pr�rogative et de son influence. Seconder Ouyahia dans ses t�ches et missions peut appara�tre comme une voie de garage. Auquel cas, il faudra d�duire � l�affaiblissement de ce qui est coutumier d�appeler le clan pr�sidentiel, dont Zerhouni constituait le pilier le plus solide. Avec le renvoi de Chakib Khelil et l�affectation de Hamid Temmar � la prospection, il y a tout lieu de penser � la r�duction du poids du cercle pr�sidentiel face � d�autres forces agissantes. La nomination de Noureddine Zerhouni au poste de vice-Premier ministre peut para�tre, ce disant, comme la r�sultante d�un compromis largement d�favorable au pr�sident de la R�publique. Ceci m�me si le d�partement de l�int�rieur se trouve confi� � un autre malgache, � savoir Dahou Ould Kablia qui, avant cette promotion, �tait ministre d�l�gu� charg� des collectivit�s locales. Donc, tant que ses missions et attributions ne seront pas express�ment �nonc�es, Noureddine Zerhouni vivrait sa nomination comme un protocole �l�gant d�avant retraite. La Constitution dans son article 77 se suffit de stipuler g�n�riquement que �il (le pr�sident) peut nommer un ou plusieurs vice-Premiers ministres afin d�assister le Premier ministre dans l�exercice de ses fonctions et met fin � leurs fonctions �. S�il advient que Zerhouni reste dans ce seul r�le d�assistant au Premier ministre, il aura, donc, dans ce cas, v�cu sa disgr�ce politique. Mais si, en revanche, il se verra confier pour r�le de �soulager� Ouyahia de la gestion des chapitres politiques et s�curitaires li�s � sa charge alors ce sera une tout autre donne qu�il nous sera donn� d�analyser. Dans ce cas, c�est Ouyahia qui perdrait au change, puisqu�il verra, outre flanqu� d�une vigie, son pouvoir r�duit. S. A. I. Et la nomination du DGSN ? Finalement, ce ne sera pas Noureddine-Yazid Zerhouni qui nommera le futur DGSN. La t�che incombe officiellement d�sormais � Dahou Ould Kablia, lui qui est rest� en marge des m�sententes que le d�funt Ali Tounsi, assassin�, a eu � partager avec Zerhouni. Rappelons que la fonction de DGSN est assum�e de fa�on int�rimaire par Affani Abdelaziz depuis l�assassinat de Ali Tounsi il y a plus de trois mois.