Manchester United devait clôturer hier soir à Miami, face au Real Madrid, une tournée nord-américaine à rallonge marquée par des résultats décevants et la mauvaise humeur récurrente de son entraîneur José Mourinho. Les bons résultats doivent être en vacances : les Red Devils ont débuté leur tournée par deux matchs nuls peu encourageants contre le Club America (1-1) et le San José Earthquake (0-0), puis par une petite victoire aux tirs au but contre l'AC Milan (1-1, 9-8 aux t.a.b.). Mais le plus grave restait à venir : une grosse déroute samedi à Ann Arbor (Michigan), devant 100 000 spectateurs, contre le Liverpool de Jürgen Klopp (4-1), finaliste de la dernière Ligue des champions. Et encore un match à jouer avant de rentrer au pays, ce mardi soir donc, contre... les Madrilènes victorieux des Reds en mai. Pas de quoi réjouir outre mesure le coach portugais de 55 ans, qui passe désormais son temps à se plaindre. C'était bien plus drôle quand il jouait avec les journalistes en conférence de presse, notamment pendant ses deux passages mémorables à Chelsea, ou plus loin, à l'époque de ses deux victoires en Ligue des champions, avec Porto (2004) puis l'Inter Milan (2010). «J'attends» «Il me faudrait deux joueurs de plus, mais je ne pense pas que je vais les avoir. J'ai donné une liste de cinq joueurs à mon club il y a quelques mois. J'attends. Si je ne les ai pas, on continuera à se battre, à travailler, à croire dans les joueurs que nous avons», a dit un «Special One» très déçu, samedi, après la dérouillée face aux Reds. Interrogé sur le cas de l'attaquant chilien Alexis Sanchez, arrivé cet hiver, Mourinho en a remis une couche sur son effectif : «Comment voulez-vous qu'il soit heureux des joueurs qu'il a autour de lui ? C'est notre seul attaquant. Nous n'avons pas d'ailiers, pas de buteurs. Il fait ce qu'il peut, le pauvre. Et nous essayons juste de survivre». Pour vendre un match de gala contre le Real, ou motiver ses troupes, il y a mieux. Et même si Mourinho est privé pour cette tournée US de deux atouts-maîtres, Paul Pogba et Romelo Lukaku, en congés après le Mondial, la fin de la dernière saison ne plaide pas en sa faveur. La troisième saison Un an après son arrivée à Old Trafford, le Portugais a permis à ManU de remporter, au printemps 2017, la Coupe de la Ligue et l'Europa League. Puis pas grand chose, sauf une finale de FA Cup perdue contre Chelsea (1-0) en mai dernier. Du coup, certains observent que Mourinho a déjà eu du mal à boucler une troisième saison réussie dans le même club, que ce soit à Chelsea ou au Real Madrid. Ce n'est certainement pas de bon augure alors que se profile un combat de plusieurs mois pour le titre de champion d'Angleterre, face à des rivaux aussi bien armés que Liverpool et les voisins de Manchester City. Ca commence vendredi 10 août face à Leicester, pour l'ouverture de la saison de Premier League. Côté ManU, sur la pelouse d'Old Trafford, il y aura probablement Fred, le milieu international brésilien de 25 ans, arrivé cet été en provenance du Shakhtar Donetsk, pour 60 millions d'euros. Et face à lui, dans la défense centrale des « Foxes », probablement Harry Maguire, l'international anglais convoité par Mourinho. C'est l'un des grands sujets de préoccupation du Portugais, en ce moment, car même si ManU est prêt à mettre la main à la poche, les propriétaires thaïlandais du surprenant champion 2016 ne sont pas pressés. Ils viennent de céder leur attaquant Riyad Mahrez à Manchester City pour 67 millions de livres (75 M EUR) et demandent encore plus (90 M EUR ?) pour Maguire, dans la foulée d'un Mondial réussi par l'équipe de Gareth Southgate. Maigre consolation, après le match de mardi soir contre le Real Madrid, Mourinho pourra rentrer en Angleterre et retrouver sa suite du luxueux hôtel Lowry, à 900 euros la nuit. Son contrat, prolongé en janvier dernier, prend fin en juin 2020. Selon les bookmakers anglais, il n'ira pas au bout...