Les partis du pouvoir, et même le gouvernement d'ailleurs, sont en pleine période de campagne électorale pour le candidat Abdelaziz Bouteflika. Et ils le disent ouvertement. «Maintenant que nous entamons la dernière ligne droite avant la présidentielle, nous n'avons rien à cacher. A maintes reprises, nous avons clairement et publiquement exprimé notre position sur cette question.» La phrase est du secrétaire général du Front de libération nationale. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Djamel Ould-Abbès détaillera davantage en précisant : «Nous avons clairement appelé le Président Abdelaziz Bouteflika, au nom des 700 000 militants du FLN, à poursuivre sa mission à la tête du pays.» Le SG du FLN s'exprimait ainsi, hier, à l'occasion de la rencontre entre son parti et le parti El-Karama, du député Mohamed Benhamou. Ce dernier ne manquera pas, lui non plus, d'annoncer, à l'occasion, son soutien inconditionnel à Bouteflika. «Je le dis avec conviction et fier de cela : nous sommes avec l'Algérie, avec le FLN et avec Bouteflika (...) Sans réserve, nous vous le réaffirmons. N'en déplaise à certains, nous sommes avec le Président Abdelaziz Bouteflika. Nous avons fait notre choix.» Créé en 2012, le parti El-Karama a inspiré y compris sa dénomination du célèbre slogan de campagne de Bouteflika . «Par modestie et par correction, nous avons choisi juste une partie de ce slogan», avouera Benhamou. Le parti compte 3 députés à l'Assemblée et gère 7 Assemblées communales depuis les dernières élections locales. Il reste, tout de même, un sigle qui rejoint le cortège du cinquième mandat. Le patron du FLN pourrait escompter des dizaines d'autres déclarations de soutien similaires, lui qui compte poursuivre cette série de rencontres avec les partis siégeant au Parlement dans les jours à venir, à commencer par l'ANR de Belkacem Sahli, aujourd'hui. Cela étant, et comme il fallait s'y attendre, c'est le sommet qu'il tenait avec le Premier ministre et secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, lundi dernier, qui accapare toute l'attention des observateurs et, donc, de la presse. «Avec le Premier ministre, je suis en contact permanent. N'oubliez pas que je suis le secrétaire général de la première force politique du pays. (...) Le FLN et le RND constituent la majorité absolue. Nous nous rencontrons régulièrement Ouyahia et moi pour baliser le terrain», répondra Ould-Abbès à une question d'un confrère. Cette rencontre n'est pas la première donc et le SG du FLN le confirme : «Je le répète encore une fois, mes contacts avec Ouyahia sont permanents et réguliers. La rencontre d'hier (NDLR : lundi) a été convenue entre lui et moi.» Ould-Abbès rappellera même l'épisode de la fameuse tripartite bis tenue au siège du FLN et qui a été suivie, le lendemain, par la décision de Bouteflika annulant les résultats de la tripartite officielle ! Les opposants à l'actuel SG du FLN n'avaient pas hésité, comme le rappellera la question d'un confrère, de l'accuser de mener campagne pour un autre candidat, en l'occurrence l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal. «Excusez-moi, mais je considère cela comme du radotage. C'est de la folie d'avancer de tels raisonnements. Cela fait plus de soixante ans que je connais le Président Abdelaziz Bouteflika.» Il écarte d'un revers de main, non seulement toute éventualité de trahir le président du parti, mais, surtout, tout autre scénario pour la présidentielle de 2019. Le pouvoir a, en effet, tranché cette question depuis longtemps. L'on en est même au stade de la campagne électorale, et à tous les niveaux, en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika. K. A.