La semaine a été plus que pénible et ce n'est pas vraiment en raison de la canicule. On le savait depuis longtemps, dans notre beau pays, le pire n'est jamais loin. Non seulement on peut mourir à tout instant de chaleur ou de désespoir, ce qui veut dire à peu près la même chose ; mais en plus, il y a des gens qui marchent. Ils ne veulent ni musique, ni danse, ni théâtre ni aucun autre spectacle mais seulement du pain, plus de pain. C'est quand même saugrenu quand même ; de battre le pavé pour supprimer quelque chose qui... n'existe pas ! On aurait donc pu les rassurer en leur disant simplement les choses : il n'y a pas de musique, il n'y a pas de danse, il n'y a pas de théâtre... Mais ils demandent du pain à la place. Le problème est que les temps sont durs pour tout le monde, on n'a donc pas grand-chose à leur donner. Mieux vaut leur faire croire alors que la culture est devenue envahissante et les spectacles trop nombreux et trop bruyants. Mais il faut surtout leur faire croire qu'on a accédé à leur demande sur-le-champ et on a tout arrêté. De toute façon, ça suffit largement à leur bonheur, puisque le pain n'est manifestement qu'un prétexte. «Spectacles» toujours, la semaine a été particulièrement pénible pour les habitants de Béjaïa et tous ceux qui sont intéressés, de près ou de loin au Festival de la chanson amazighe qu'accueille la ville chaque été. Le maire leur a dit qu'il annulait la manifestation pour qu'ils puissent avoir, non pas plus de pain mais plus de propreté. Face à l'indignation générale, le maire a apparemment changé d'avis. Mais il fallait bien expliquer son revirement comme il a expliqué sa première décision. Il s'est alors lancé dans un hilarant exercice de contorsion : le budget destiné au festival sera quand même versé dans la cagnotte de la propreté mais la manifestation sera maintenue. Il fait trop chaud pour essayer de comprendre. La semaine a été pénible pour le monde d'Algérie du foot qui attendait le nom du nouveau sélectionneur national. Comme le maire de Béjaïa, le président de la FAF a eu son moment de grand contorsionniste. Des semaines durant, il a essayé de nous dire qu'il tenait le sélectionneur... qu'il n'avait pas dans la vraie vie ! Alors il a essayé de nous le suggérer dans un langage sibyllin où il a passé en revue son «profil», la durée... approximative de son contrat et les objectifs qu'il allait lui fixer. Il en a presque tout dit sauf l'essentiel car sur l'essentiel, il gagnait du temps. Avant que, dos au mur, il a encore pris... celui qui voulait bien qu'il soit pris ! M. Zetchi a tellement fatigué son monde qu'il n'y a plus personne pour contester son choix... par défaut. Il fait trop chaud pour parler encore de Belmadi. La chaleur, il connaît, lui, il n'a entraîné qu'au Qatar. La semaine a été pénible. Il fallait écouter Benhamou passer la brosse à reluire à Ould-Abbès en en faisant un «grand stratège» avec qui il est «fier de travailler» pour le cinquième mandat et si possible comme il le dit, le sixième, le septième, le huitième... Il fait trop chaud pour continuer, vraiment. S. L.