Le Mouloudia d'Alger jouera sa qualification aux quarts de finale de la Ligue des champions d'Afrique, le 28 août prochain au stade du 5-Juillet, face à l'ES Sétif à l'occasion de la 6e et dernière étape de la phase des poules. Alors qu'elle pouvait assurer son passage au prochain tour dès la 4e journée, durant laquelle elle a concédé un nul face au TP Mazembe à Blida (1-1), la formation algéroise devrait patienter jusqu'à l'ultime round de ce mini-championnat pour savoir si, oui ou non, elle ira en quarts de finale se frotter aux grands d'Afrique. Une perspective «flouée» par une série de mauvais résultats entamée durant cette intersaison par une défaite à Lubumbashi puis une seconde, samedi soir, à El-Jadida devant les Marocains du DHJ. Un adversaire qui, avant l'amorce de la seconde moitié de cette phase des poules, avait, à l'instar de l'ESS, presque abandonné son rêve de figurer en haut du tableau de cette poule B dominée de la tête et des épaules par les «Corbeaux» du TPM. Une nouvelle déconvenue qui fait mal aux mouloudéens, désormais, en proie au doute et aux questionnements sur la véritable valeur de leur team en comparaison avec les ambitions affichées et par la direction du club et par le coach en chef. Un entraîneur qui a fêté le 10 août dernier sa première année à la barre technique des Vert et Rouge. Une année qui a fait naître beaucoup d'espoirs chez les fans du Doyen, ravis à un certain moment de la saison des productions de son équipe. Un ensemble qui avait montré de belles facettes mais qui a fini par rater tous ses objectifs. La qualification en phase de poules de la LDC n'a pas totalement atténué l'amertume du peuple du Mouloudia qui pariait sur un doublé (Coupe et championnat) entièrement dans les cordes des camarades de Derrardja. Une mauvaise gestion d'une période cruciale de la saison a mis en friche toutes les (bonnes) illusions des fans algérois qui ont dû reporter leurs espoirs sur cette nouvelle saison. Un exercice qui s'annonçait propice à toutes les récoltes... Un bilan pas si positif que ça ! Recruté pour donner une identité à une formation algéroise qui venait juste de céder le doublé (Coupe et championnat) au CRB et à l'ESS, Bernard Casoni ne payait pas de mine à son arrivée. A peine un CV d'un ordinaire Français qui a fait le tour des clubs tunisiens et des petites écuries françaises. C'est surtout sa tendance à voyager (14 clubs de cinq pays entraînés) qui prime sur sa carrière d'entraîneur entamée en 1998 au sein de son dernier club employeur, l'O Marseille. Sur un plan statistique, le technicien français a assuré 45 matchs officiels comme entraîneur du MCA. Le 45e, face à la JS Saoura (dernière journée de la Ligue 1 Mobilis, 1-4), il l'a suivi depuis les tribunes vides du 5-Juillet (match à huis clos) à cause de sa suspension par la LFP. En 44 matchs officiels joués sous la coupe de Casoni, le Mouloudia d'Alger a remporté 21 victoires (12 en championnat, 4 en Coupe d'Algérie respectivement face au WAT, l'ABS, le CRB et le MOB), 3 en Ligue des champions d'Afrique (face aux Congolais de l'AS Otoho en tour préliminaire, les Nigérians de MFM lors des seizièmes de finale et l'ES Sétif en phase de poules) et une dernière en Coupe arabe (contre les Bahreïnis du Riffaâ). Sur les 21 succès, 13 l'ont été à domicile (8 en championnat, 3 en Coupe et 2 en LDC) et un sur terrain neutre (contre le PAC à Bologhine). Hormis le double succès contre le PAC et un troisième face à l'USMH, les Mouloudéens ont échoué dans pratiquement tous les autres derbies de la capitale (4 défaites et 2 nuls). Trop peu pour espérer trôner sur la Ligue 1. Si l'attaque a craché le feu à un moment de la saison inscrivant la bagatelle de 71 réalisations (41 buts en championnat, 9 buts en Coupe d'Algérie, 19 en Ligue des champions d'Afrique et 2 en Coupe arabe), la défense n'a pas été ce point fort de l'équipe avec un total de 46 buts encaissés (32 en championnat, 2 en Coupe d'Algérie, 9 en LDC et 1 en Coupe arabe). Des performances qui auraient pu être meilleures... Kaci Saïd acculé Des manques que la direction, de concert avec le staff technique donc de Casoni en premier, se devait de combler par un recrutement judicieux. Or, depuis que les Mouloudéens ont repris les chemins de la compétition, le 17 juillet face au TPM à Lubumbashi, rares étaient les joueurs recrutés (Arous, Hachi, Mamoun, Haddouche, Morcely, Benothmane et Chaibi) à s'être imposés dans l'échiquier proposé par Casoni. Une tare qui n'est pas sans raison d'autant plus que la direction présidée par Kamel Kaci Saïd a cautionné le départ de Rafik Saïfi, a supplié Casoni à rempiler et a été attentive à ses orientations concernant les renforts à opérer. L'arrivée prochaine de Réda Babouche serait-elle une manière retournée préconisée par le DGS afin de retrouver un «champ d'expression» au sein du staff ? Possible. Sauf que, sur le registre qui fait le plus débat actuellement, en l'occurrence le ratage monumental du mercato estival, Kaci Saïd aura du mal à expliquer le pourquoi du comment à une galerie qui, à travers les réseaux sociaux, appelle au boycott des prochains matchs de l'équipe. Une manière de signifier son mécontentement déjà exprimé lors de la sortie manquée, en championnat, face au PAC puis réitéré par les quelques dizaines de fans mouloudéens qui ont fait le déplacement au Maroc. Acculé par les critiques (et les insultes), l'ancien joueur du Zamalek qui a survécu au dernier remaniement opéré par la Sonatrach (Zaid Ladj a cédé sa place à Hireche Baghdad Mohamed Rachid à la tête du CA/SSPA) doit prier que l'équipe retrouve un nouveau souffle d'ici le match face à l'ESS. Sinon, il passera le témoin à nombre de prétendants qui guettent le moindre faux-pas. M. B.