Parmi les différents interprètes qui ont repris Bella ciao, figurent Yves Montand (en italien), les Chœurs de l'Armée rouge, Muslim Magomayev (en italien et en russe), Ferhat Mehenni (italien et kabyle) ainsi que le chanteur tunisien Bendir Man (en arabe). Il y a quelques années, Rédha Sika avait, lui aussi, repris la mélodie avec des paroles en arabe pour le générique d'un film documentaire sur l'histoire du football algérien. Une vieille chanson qui retrouve une seconde jeunesse ! Bella ciao est considérée comme «le tube de l'été» ou «le succès de l'année 2018». En réalité, cette chanson, ou plutôt ce chant, voire cet hymne contestataire est très ancien. Il a été redécouvert grâce à la série espagnol La casa de papel réalisée par Álex Pina et diffusée en Espagne entre le 2 mai 2017 et le 23 novembre 2017 sur la chaîne Antena 3, puis dans le monde entier, à partir du 20 décembre 2017 sur la plate-forme de streaming Netflix. Donc, en 2018, le succès de la série La casa de papel, dont les héros ont choisi la chanson pour chant de ralliement, a fait découvrir Bella ciao à un large public à travers le monde. Les paroles actuelles de Bella ciao ont été écrites en 1944 sur la musique d'une chanson populaire que chantaient déjà au début du XXe siècle, pour dénoncer leurs conditions de travail, les mondine, ces saisonnières qui désherbaient les rizières de la plaine du Pô et repiquaient le riz. Les nouvelles paroles, dont l'auteur est anonyme, ont transformé Bella ciao en chant de révolte italien célébrant l'engagement pour le combat mené par les partisans italiens, résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, opposés aux troupes allemandes alliées du pouvoir fasciste en Italie. Le nouveau texte commence par «Una mattina mi sono alzato. O bella ciao, bella ciao, bella ciao, ciao ciao. Una mattina mi sono alzato. E ho trovato l'invasor» (Un matin, je me suis levé. O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao. Un matin, je me suis levé. Et j'ai trouvé l'envahisseur). L'origine de la mélodie reste indéterminée. En octobre 1919, Mishka Ziganoff, un accordéoniste tsigane originaire d'Odessa (Ukraine), devenu restaurateur à New York, a enregistré dans cette ville une chanson Klezmer intitulée Koilen et dont la mélodie ressemble beaucoup à celle de l'actuelle Bella ciao. Koilen est une version d'une chanson yiddish, Dus Zekele Koilen, qui sera enregistrée de nouveau sous son titre original en 1923 par Abraham Moskowitz et en 1922 par Morris Goldstein et signée Reuben Shapiro/Abe Schwartz. Ce sont les plus anciens enregistrements de cette mélodie dont les paroles ont changé d'une langue à une autre et d'un auteur à un autre, selon les circonstances, les conditions et les événements. Parmi les différents interprètes figurent Yves Montand (en italien), Les Chœurs de l'Armée rouge, Muslim Magomayev (en italien et en russe), Ferhat Mehenni (italien et kabyle) et le chanteur tunisien Bendir Man (en arabe). Il y a quelques années, Rédha Sika avait, lui aussi, repris la mélodie avec des paroles en arabe pour le générique d'un film documentaire sur l'histoire du football algérien. Maintenant, il existe des dizaines de reprises dans des versions «fusion» rap ou électro qui réalisent des millions de vues sur YouTube, notamment celle de DJ Jean Roch et celle de Maître Gimms, son frère Dadju, Slimane, Vitaa et Naestro. Le virus Bella ciao s'est aussi propagé aux stades de football. Au Mondial de Russie, des supporters brésiliens l'ont repris pour se moquer de leurs meilleurs ennemis, les Argentins. La cible principale est la star Lionel Messi, car le refrain dit : «oh Messi ciao, Messi ciao, ciao ciao». Kader B.