Le ministre chargé de la Sécurité sociale a fait sa rentrée le 30 août 2018 à partir de Sidi Bel-Abbès. La plupart de ses interventions portait sur l'énorme déséquilibre financier de la CNR, annonçant au passage «une réforme du système de retraite». Rien de bon en perspective. Nous tenons tout d'abord à préciser que toutes les informations et les propos publiés ci-dessous sont extraits d'une dépêche de l'agence gouvernementale Algérie Presse Service (APS), et non démentis depuis. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a déclaré, jeudi dernier à Sidi Bel-Abbès, que la Caisse nationale de retraite (CNR) a «accusé un déficit de 580 milliards de DA» et qu'«il est inconcevable de revenir au système de retraite à moins de 60 ans». La CNR «vit une situation catastrophique où le montant des pensions a atteint 1 200 milliards de DA et accuse un déficit de 580 milliards de DA» Lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya, au cours de laquelle il a inspecté plusieurs structures dépendant de son secteur, le ministre a souligné que la CNR «vit une situation catastrophique où le montant des pensions a atteint 1 200 milliards de DA et accuse un déficit de 580 milliards de DA», soulignant qu'il était «inconcevable de revenir au système de retraite à moins de 60 ans». Zemali a indiqué, lors d'un point de presse, que le tiers des retraités sont âgés de moins de 60 ans, «ce qui représente presque la masse monétaire du déficit enregistré par la CNR», ajoutant que si le système de la retraite proportionnelle ou la retraite en dessous des 60 ans n'avait pas été appliqué, ce déficit de la caisse n'aurait pas été enregistré. «La wilaya de Sidi Bel-Abbès comprend à elle seule quelque 7 600 retraités dont 50% ont moins de 60 ans et leur moyenne d'âge se situe entre 52 et 53 ans, ce qui est anormal», a déploré le ministre. Opérations de contrôle du secteur informel et la non-déclaration à la Cnas de salariés A ce sujet, il a fait savoir qu'une série de mesures visent à réduire ce déficit budgétaire, à travers des opérations de contrôle du secteur informel et la non- déclaration, indiquant qu'une réflexion est actuellement en cours sur la réforme du système de retraite, «une opération qui ne peut être réalisée de façon directe, mais sur le moyen et le long termes». A cette occasion, M. Zemali a salué la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre de loi de finances 2018, de prévoir une enveloppe budgétaire de 500 milliards de DA pour couvrir le déficit de la CNR. Retraite et pénibilité, la réflexion toujours en cours Pour ce qui est de l'élaboration de la liste des travaux pénibles, le ministre a indiqué qu'un comité technique composé d'experts planche sur la question pour déterminer les modalités de classement des travaux pénibles. «Une fois son travail achevé, les différents partenaires sociaux et les instances concernées seront consultés à ce sujet», a-t-il ajouté. L'agence de la Caisse nationale de retraite a constitué la dernière étape de la visite ministérielle où M. Zemali a rappelé le «déficit financier dont souffre la caisse et la situation critique qui en résulte (pour la caisse)». Le ministre a estimé, à ce propos, qu'«il est inconcevable de revenir au mode de retraite à moins de 60 ans», insistant sur la nécessité de sensibiliser les citoyens sur cette question et, en premier lieu, les travailleurs. On n'en saura pas plus sur la date de fin des travaux du comité technique sur la pénibilité, travaux qui traînent un peu trop en longueur, et ce, au détriment des salariés particulièrement exposés à toutes sortes de nuisances. Comme on n'en saura pas plus sur le montant de l'enveloppe budgétaire pour 2019 allouée par le gouvernement pour combler le déficit financier de la CNR. Quant au contenu de la réflexion en cours sur la réforme du système de retraite, le ministre n'en dira pas plus. Ce qui n'augure rien de bon… Djilali Hadjadj