Les retraités algériens peuvent donc pour le moment dormir sur leurs deux oreilles La situation dramatique dans laquelle se trouve la Caisse nationale des retraites fait qu'un retour au système de retraite à moins de 60 ans est inconcevable, assure le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Ça creuse encore à la CNR! Le «trou» de la Caisse nationale des retraites a augmenté de 80 milliards de dinars en moins d'un an! Un véritable désastre qui menace la survie de tout le système social. En effet, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a déclaré, jeudi dernier à Sidi Bel Abbès, que la Caisse nationale des retraites (CNR) accuse un déficit de 580 milliards DA, alors qu'il était de 500 millions de DA en 2017. «La CNR vit une situation catastrophique où le montant des pensions a atteint 1 200 milliards DA et accuse un déficit de 580 milliards DA», s'est alarmé le ministre. Cette situation dramatique dans laquelle se trouve la Caisse nationale des retraites fait qu'un retour au système de retraite à moins de 60 ans est inconcevable, assure Mourad Zemali. «Il est inconcevable de revenir au système de retraite à moins de 60 ans», a-t-il insisté avant d'accuser cet ancien système de retraites d'être derrière ce déficit. «Le tiers des retraités est âgé de moins de 60 ans, ce qui représente presque la masse monétaire du déficit enregistré par la CNR», argumente-t-il. «Si le système de la retraite proportionnelle ou la retraite en dessous des 60 ans n'avait pas été appliqué, ce déficit de la caisse n'aurait pas été enregistré», a-t-il poursuivi en donnant un exemple des plus frappants qui n'est autre que celui de la wilaya qu'il visitait. «La wilaya de Sidi Bel Abbès comprend à elle seule quelque 7.600 retraités dont 50% ont moins de 60 ans et leur moyenne d'âge se situe entre 52 et 53 ans, ce qui est anormal», a déploré le ministre. Pour tenter de sauver les meubles, le département de Mourad Zemali a pris une série de mesures qu'il espère salvatrices. «Elles visent à réduire ce déficit budgétaire à travers des opérations de contrôle du secteur informel et la non-déclaration», assure-t-il. Il annonce dans ce sens qu'une réflexion est actuellement en cours sur la réforme du système de retraite. «Elle ne peut être réalisée de façon directe, mais sur le moyen et le long terme», fait-il savoir. L'avenir de 3,2 millions de retraités est-il menacé? La CNR est donc sur le point de déclarer faillite? Pas cette fois-ci! Le ministre souligne qu'elle a encore une fois été sauvée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. «Je salue la décision courageuse du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre de loi de finances 2018, de prévoir une enveloppe budgétaire de 500 milliards de DA pour couvrir le déficit de la CNR», a-t-il rappelé. Les retraités algériens peuvent donc pour le moment dormir sur leurs deux oreilles. Néanmoins, la sonnette d'alarme doit être tirée, car l'Etat ne peut pas venir éternellement en aide à cette caisse des retraites. On a vu en 2015 quand les finances du pays étaient au rouge, la CNR avait failli faire banqueroute. Le trou de la CNR est un véritable casse-tête pour le gouvernement qui s'attelle à imaginer chaque année son colmatage en cherchant des ressources à gauche et à droite. Mais cela s'apparente plus à du «bricolage» qu'une véritable solution qui permettra à cette caisse de retrouver ses équilibres. Pour preuve, le déficit qui ne cesse de grossir, malgré la suppression de la retraite à moins de 60 ans. Le système des retraites doit donc subir une «réforme» de fond! Cela passe incontestablement par la «chasse» de l'informel...