Le ministère de la Santé enregistre une baisse significative des cas suspects de choléra avec une moyenne d'hospitalisation de six cas par jour ces derniers jours. L'épidémie reste circonscrite uniquement à la wilaya de Blida avec seulement dix personnes hospitalisées à l'hôpital de Boufarik. Un seul cas confirmé a été déclaré durant les dernières 48 heures. L'épidémie de choléra est-elle en voie d'être éliminée ? Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Nous sommes loin des jours de panique sur la propagation du choléra. Les communiqués du ministère de la Santé sur le suivi de la situation épidémiologique du choléra, diffusés depuis samedi dernier, évoquent une baisse significative du nombre des cas suspects durant les derniers jours avec une moyenne de six cas par jour. Selon le bilan du département de la santé, seulement 10 malades restent hospitalisés à l'EPH de Boufarik et tous les autres ont été déclarés sortants après guérison. S'agit-il de la fin de l'épidémie de choléra qui a fait deux morts, 62 cas confirmés et 173 hospitalisations depuis le 7 août dernier ? Pas tout à fait. Youcef Terfani, sous-directeur de la prévention au ministère de la Santé, dit qu'on parlera de fin de l'épidémie lorsqu'on aura zéro cas. Or, dit-il, ce n'est pas encore le cas. «Pour le moment, nous ne sommes pas encore à zéro cas confirmé, puisque nous avons enregistré un cas positif il y a 48 heures», a-t-il indiqué. Selon M. Terfani, pour parler de fin de l'épidémie, nous ne devrons enregistrer aucun cas pendant plusieurs jours consécutifs. «Nous pouvons seulement dire que pour le moment, nous sommes en train d'amorcer la fin de l'épidémie», a-t-il expliqué. M. Terfani précise, cependant, que nous ne pouvons pas parler d'éradication tant que les porteurs sains existent. Car le choléra, explique-t-il, se déclare sous deux formes. Une forme avec des symptômes comme la diarrhée et les vomissements et une forme à symptomatique. Ce sont des porteurs sains qui n'ont aucun symptôme mais qui peuvent contaminer et c'est ceux-là qu'il faut chercher car ils constituent une source potentielle pour transmettre la maladie, notamment pour les personnes âgées et les enfants. Le dispositif de veille sanitaire mis en place par le ministère depuis le début de l'épidémie, dit-il, reste en vigueur jusqu'à l'enregistrement de zéro cas pendant plusieurs jours. M. Terfani explique que le vibrion cholérique aime la chaleur et vit dans un environnement avec une température allant de 35 à 40°. «Le vibrion cholérique peut rester dans l'environnement, et il y a toujours un risque de réapparition», dit-il. Le ministère de la Santé souligne également que les équipes de santé restent déployées et mobilisées sur le terrain jusqu'à l'identification de la source de contamination. Selon M. Terfani, l'eau polluée, il s'agit de l'eau de source et de l'eau stockée et non de l'eau de robinet, reste la première hypothèse sur l'origine de l'épidémie. «Il est très difficile de remonter à la véritable source puisque la contamination se fait d'homme à homme», dit le sous-directeur de la prévention qui souligne que le vibrion cholérique peut vivre jusqu'à seulement deux heures dans l'eau. S. A.