Le ministère de l'Education nationale entamera, à partir de l'année prochaine, la réorganisation des examens nationaux de fin de cycle primaire et du baccalauréat. Nouria Benghabrit compte lancer le débat sur le contenu de ce projet à partir du mois d'octobre prochain. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les examens nationaux de la 5e année primaire et du baccalauréat vont connaître des changements. Avant la mise en œuvre du nouveau format de ces deux examens à partir de la rentrée scolaire 2019-2020, la ministre de l'Education s'est donné toute une année pour expliquer ce qui va changer et comment elle procédera. Benghabrit a annoncé, hier, qu'elle compte ouvrir le débat sur ce projet à partir du mois d'octobre prochain. «Nous sommes arrivés à un consensus, avec les partenaires sociaux, sur la réorganisation de ces deux examens nationaux et il est important de partager ce consensus avec la société et la famille éducative», a souligné Nouria Benghabrit qui s'est exprimée, hier, sur les ondes de la radio nationale chaîne 3. L'invitée de la rédaction a, cependant, précisé que le changement ne touchera pas l'examen de fin de cycle moyen. Benghabrit a déjà expliqué que le changement dans l'examen du bac consiste à réduire les jours d'examens à trois jours et à l'introduction de l'évaluation continue à partir de la deuxième année secondaire. Toutefois, la première responsable du secteur n'a pas encore donné de détails sur les changements qu'elle compte introduire au niveau de l'examen de fin de cycle primaire. Elle assure seulement qu'il ne s'agit pas de sa suppression. «Il ne s'agit pas de supprimer l'examen de la 5e année primaire, car lorsque nous passons d'un cycle à un autre, nous avons besoin d'une évaluation qui puisse être partagée par l'ensemble des élèves. Notre objectif est de faire plutôt de cet examen qui existe aujourd'hui sous une forme de stress, un dispositif d'évaluation comparatif entre les résultats de l'ensemble des élèves afin de redimensionner ce qu'il y a lieu de faire» a indiqué la ministre de l'Education. Le cycle moyen, un maillon faible du système éducatif La ministre de l'Education nationale a révélé que c'est au niveau du cycle moyen que le taux de redoublement est le plus important avec un pourcentage de 18%. Benghabrit a, toutefois, souligné que le taux de redoublement au collège dans les années 2000 était de 23%. Le cycle primaire enregistre un taux de redoublement de près de 5% contre 12% durant les années 2000 et le cycle secondaire enregistre un taux de 15% actuellement contre 26% dans les années 2000 également. «On voit une tendance, certes lente, mais une tendance certaine à la baisse des taux de redoublement, mais ils ne sont pas encore à la mesure de nos attentes, parce qu'il fallait une véritable politique de remédiation qui ne peut pas être menée sans mettre en place les instruments et les outils nécessaires ainsi que la formation des enseignants», a souligné la première responsable de l'éducation qui assure que le secteur dispose de «l'ensemble des alternatives». Lesquelles ont juste besoin de temps pour être mises en place. «Le temps de former et d'accompagner les 450 000 enseignants», a précisé l'invitée de la radio. Un changement profond au niveau de l'école primaire A en croire les propos de la première responsable du secteur de l'éducation, les écoles primaires ne seront plus ce qu'elles étaient auparavant. «Il y a un changement profond entre la situation d'avant 2018 et la situation de 2018 de l'école primaire qui passe à un nouveau mode de gestion par rapport aux années précédentes», a indiqué Benghabrit qui a souligné que l'école primaire dispose, désormais, pour la première fois depuis l'indépendance d'un statut au même titre que le collège et le lycée. Elle a rappelé aussi que le ministère de l'intérieur et des collectivités locales a mis le paquet cette année sur l'école primaire. Ce département a ainsi injecté 76 milliards de centimes au service de l'école primaire, dit-elle, dont 15 milliards sont destinés à la gestion des établissements entre le chauffage et la climatisation, 34 milliards pour la cantine scolaire et 27 milliards pour l'achat de 3 500 bus scolaires. Un plan de lutte contre la violence en milieu scolaire Benghabrit a annoncé que son département vient de finaliser le plan de lutte contre la violence en milieu scolaire et sera bientôt présenté aux partenaires sociaux. Ce plan révèle, dit-elle, l'absence du dispositif de signalement. Selon elle, «l'enseignant peut repérer un changement au niveau des comportements d'un élève en classe mais il ne dispose pas de procédures nécessaires pour encadrer un climat de sérénité». S. A.