La ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit a affirmé hier dimanche qu'il n'y aura pas de changement dans l'organisation du baccalauréat en 2019, ainsi que le maintien sous sa forme actuelle de l'examen de 5ème année. Elle a expliqué à la radio nationale que «ce qui a été signalé en juin (sur le changement de l'organisation du bac, NDLR) c'est qu'on va en débattre.» «Avec le partenaire social, on est arrivé à un consensus, et il est important de faire partager ce consensus avec la société», a-t-elle précisé, avant de souligner qu'il n'y aura pas «de changement de l'examen du BEM.» Par contre, elle a confirmé que «dans la réorganisation des examens nationaux, il y a la 5ème et le bac, et on va organiser les débats sur tout cela». Mais, en 2019, «il n'y aura pas de changement dans l'organisation des examens», a-t-elle tenu à préciser. Sur la réforme du baccalauréat, l'inspecteur général au niveau du ministère de l'Education nationale Nedjadi Messeguem avait indiqué au mois de juillet dernier que ce projet «de réforme du baccalauréat attend son approbation par le gouvernement». «Il porte sur deux propositions relatives à la réduction du nombre de jours des épreuves du baccalauréat de cinq jours actuellement à 2 jours et demi ou 3 jours et demi», a-t-il dit, alors que sur le plan pédagogique, «il y a le contrôle continu ou l'évaluation en permanence de l'élève à partir de la deuxième année secondaire englobant toutes les matières sans exception». Les syndicats ont déjà accepté ce projet de réforme du baccalauréat. Par ailleurs, pour la 5ème année, la ministre a annoncé «qu'il n'y a pas de suppression» de cet examen, «car, ajoute t-elle, nous avons besoin à un moment où on passe d'un cycle à un autre d'une évaluation, qui puisse être partagée par l'ensemble des élèves.» «Notre objectif est de faire de cet examen un dispositif d'évaluation comparatif entre les résultats de l'ensemble des élèves afin de redimensionner ce qu'il y a lieu de faire», explique encore la ministre, qui a souligné que «nous avons besoin d'une évaluation nationale» sur cet examen. Sur l'épineuse question de l'échec scolaire et de la régression du niveau des élèves, Nouria Benghebrit a indiqué que «je ne peux pas dire qu'il y a régression. Mais, ce que je peux dire, c'est qu'on a identifié toutes les difficultés que rencontrent les élèves au moment des examens. A partir de là, il fallait produire des alternatives, et nous les avons ces alternatives». «Nous avons construit durant ces quatre années des référentiels généraux et spécifiques par matière, en nous appuyant sur au moins trois éléments essentiels, à savoir les compétences des élèves en matière de compréhension de l'écrit, au niveau de la culture des mathématiques et de la culture scientifique», a-t-elle dit. La ministre a expliqué qu'il fallait «un travail en amont, celui de l'identification de toutes les difficultés que rencontrent les élèves. Nous avons produit aujourd'hui des outils pédagogiques et méthodologiques qui permettent aux enseignants de prendre en charge les difficultés des élèves». Pour la ministre, «'il faut que l'enseignant puisse savoir où en sont les élèves». Et, sur le redoublement de classe, elle s'est murée dans une énumération de statistiques du phénomène: «ce que je peux dire, c'est qu'il est de 18% au niveau du moyen, de 5% dans le primaire, alors qu'il était de 12% en 2000, et de 15% dans le secondaire contre 26% depuis 2000.» Pour la ministre de l'Education nationale, «il y a une tendance certaine de la baisse des taux de redoublement», avant de préconiser «une politique de remédiation» pour cela.» Récemment, un conseiller auprès du ministère, M. Farid Benramdane, avait estimé que «ce n'est pas normal que sur 100 élèves, il y en a quatre qui atteignent le bac sans redoubler». Quant à l'échec au baccalauréat, évalué en moyenne à 50%, la ministre a expliqué que des opportunités importantes de poursuite du cursus de formation existent, et «la carte est extrêmement vaste», a-t-elle dit, avant de faire remarquer que «personne ne peut ne pas trouver une place quelque part, dans l'enseignement professionnel. Tous les élèves qui échouent au bac ont une perspective, et on ne parle pas de déperdition quand on est en 4ème année moyenne ou en 3ème AS». Plus loin, la ministre estime que «l'échec est partagé, celui de l'enseignant d'abord.»