Des députés mettent beaucoup d'espoir dans la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur l'origine de l'épidémie du choléra. Malgré son caractère urgent, cette demande semble traîner au bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La demande des députés du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) de constituer une commission d'enquête parlementaire sur l'origine de l'épidémie du choléra et les mesures prises pour la prévention et la protection de la santé du citoyen et de la santé publique, reste encore sans réponse. La demande a été pourtant introduite auprès du bureau de l'APN, précise Ali Laskri, député et membre de l'Instance présidentielle du FFS. Il espère que cette demande n'aura pas le même sort que celle de la commission d'enquête sur les incidents de Ghardaïa formulé par le groupe parlementaire de son parti et qui est restée sans réponse. «Là, c'est différent, il s'agit de l'intérêt général des Algériens et de leur santé», dit-il. L'appel des parlementaires du FFS qui avaient d'ailleurs, boycotté, lundi 3 septembre dernier, l'ouverture de la session législative 2018-2019, intervient suite à «la gestion catastrophique du dossier de l'épidémie du choléra et à la contradiction dans les déclarations des différents responsables des ministères de la Santé, de l'Intérieur, de l'Environnement et de l'Agriculture», indique-t-on dans leur communiqué rendu public. La députée du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et membre de la commission juridique, Me Fetta Sadat, souligne que la mise en place d'une commission d'enquête sur le choléra n'est pas pour demain. «Cette demande nécessite du temps pour être étudiée par le bureau de l'APN», explique-t-elle. Soulignant les «difficultés», les «embûches» et les «obstacles» auxquels font face les députés de l'opposition, elle affirme que le fonctionnement de l'APN est «en marge» des inspirations des parlementaires de l'opposition. Ce ne sont pas les idées qui manquent mais il y a un manque de volonté manifeste du fonctionnement réel de l'APN», dit-elle avant de citer l'exemple de l'élaboration du règlement intérieur de l'APN qui tarde à voir le jour. «Nous continuons à travailler avec l'ancien règlement pourtant la nouvelle constitution date de 2016», précise Me Fetta Sadat. Selon elle, les discussions restent bloquées sur deux questions : la détermination de la place de l'opposition parlementaire et de ses prérogatives, et la langue de travail. «Il faut accorder à la langue tamazight le statut de langue officielle tel que stipulé par la constitution», dit-elle. Et de conclure : «Nous sommes en présence d'une démocratie de façade.» Ry. N.