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Quand la conscience se voile, le subconscient se d�voile
Par Ouali A�t-Ahmed*
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 06 - 2010

De prime abord, je regrette de n�avoir pas trouv� l�ouvrage de Sa�d Sadi sur le colonel Amirouche. Mais j�ai eu le plaisir d�assister dans un auditorium de l�Universit� de Tizi-Ouzou, archicomble, � une brillante conf�rence, suivie de d�bats, qu�il a donn�e le 19 avril dernier, � ce propos. Je l�en f�licite chaleureusement, tout en soulignant que certaines informations et analyses m�ritent d��tre revues ou approfondies.
D�apr�s ce que j�en ai tir�, c�est une �uvre monumentale, digne d�un excellent et patient chroniqueur de guerre, bien qu�il soit a posteriori et en temps de paix. Mes f�licitations sont d�autant sinc�res et cordiales, qu�il a su garder son sang froid, lors des d�bats qu�il a pu ma�triser en long et en large surtout face � cet �autonomiste � � qu�il a ass�n� des v�rit�s cinglantes dignes de celles d�fendues par les vrais nationalistes, de l�Etoile Nord-Africaine � nos jours et qui ont combattu pour une Alg�rie une et indivisible, tout en pr�cisant que l�Alg�rie sans la Kabylie et que celle-ci sans celle-l� est � la fois un leurre et un crime. Mais, comme il fallait s�y attendre, la lev�e des boucliers s�est faite instantan�ment, certains lui contestant la l�gitimit� d��crire sur une p�riode qu�il n�a pas v�cue, d�autres l�incriminant de �vis�es politiciennes� pour amadouer l��lectorat d�une �r�gion�, alors que les r�gionalistes sont ceux-l� m�mes qui l�en accusent. Les deux courants, m�me s�ils sont, quelque peu, contradictoires dans leur d�marche, sont unanimes pour contester � quiconque le droit d��crire sur l�Histoire r�cente de notre ch�re Alg�rie, voulant, par l�, l��riger en propri�t� priv�e, afin de falsifier � leur guise et se pr�valoir, de ce fait, de tuteur du peuple qu�ils croient toujours mineur. Ils feignent d�ignorer que l��criture de l�Histoire se fait sur la base d�archives, documents et �crits, sans omettre l�apport de t�moignages des acteurs tout en les soumettant � des analyses critiques et � des recoupements. Dans tout cela, l�honn�tet� intellectuelle doit prendre le pas sur les �lans du c�ur quelle qu�en soit la probit�. Au lieu d�encourager l�auteur de l�ouvrage � produire davantage sur des diff�rents sujets relatifs � l�histoire d�Alg�rie, puisqu�il a la plume facile et le regard neutre, les r�actions ont �t� aussi diverses qu�acerbes, portant ainsi un grave pr�judice � l�Alg�rie qu�ils pr�tendent ch�rir et dont l�Histoire est aussi ancienne que celle de l�Afrique, berceau de l�humanit�. Traiter de l�ches nos chercheurs en histoire, c�est simplement les acculer � une position d�fensive au lieu d��tre mordants dans ce domaine dont l�importance est incomparable, le pr�sent ne pouvant se construire que sur les fondations du pass�. Sans m�attarder davantage sur cette introduction, j�estime qu�il est de mon devoir, d�abord en tant que citoyen et ensuite en tant qu�ancien officier de l�ALN, ayant g�r� directement ou fait partie int�grante des secr�tariats de PC (Postes de commandement) de secteur, ensuite de r�gion, de zone en troisi�me lieu et enfin de la Wilaya III historique, pour terminer, d�avril � fin juin 1962, membre de la commission mixte de cessez-le-feu, et ce, avant la proclamation de l�ind�pendance le 3 juillet 1962 et non le 5 comme falsifi� par le pouvoir, et ce, afin de faire toucher du doigt, aux lecteurs des m�dias, les incoh�rences, insanit�s et inepties par M. Benachenhou dans sa �contribution� � l��criture de l�Histoire, qu�il veut � sens unique et postulat � la fois. Pour cela, je ne prendrai de son article, qui a couvert trois pages du quotidien Le Soir d�Alg�rie, que les treize points-flashes de sa conclusion (pages 6, 7 et 8 du lundi 3 mai 2010).
1- Dans le premier point, il dirige le doigt accusateur sur �ceux qui tentent de faire avancer une cause qu�il abhorre � il, c�est le colonel Amirouche � et ce pour dire que l�unit� nationale est menac�e. C�est vraiment �trange !� Le discours n�a pas vari� d�un iota, depuis l�occupation coloniale. Le sacro-saint adage �diviser pour r�gner� est toujours d�actualit�, au lieu de s�atteler � consolider l�unit� nationale par l��galit� des droits et devoirs des citoyens, sans tenir compte ni de sexe, ni de langue, ni de religion, ni ethnie et encore moins de r�gion. Les m�mes chances doivent �tre offertes � tous les citoyens qu�ils soient hommes ou femmes, musulmans, juifs, chr�tiens, animistes ou ath�es, amazighophones, arabophones ou francophones. L�amour de la patrie se mesure au respect d� aux symboles � embl�me national, chouhada, vrais combattants encore en vie � � la passion apport�e dans le d�veloppement tous azimuts de l�Alg�rie, qu�on s�y investisse par les bras, le cerveau ou le c�ur. Le premier � brandir ce concept de division, durant l�invasion fran�aise, c�est Louis Philippe Bonaparte, avant qu�il ne devienne Napol�on III, en voulant instaurer un �Royaume arabe d�Alger�, dans les ann�es 1850. La vision diabolique est reprise, d�s 1873, apr�s l��crasement de l�insurrection de Cheikh El-Haddad et d�El-Mokrani, en arabisant massivement des r�gions encore amazighophones. Non, M. Benachenhou, les habitants de la Kabylie n�ont jamais eu et n�auront jamais de vell�it�s s�paratistes. Bien au contraire, la Kabylie a �t�, demeure et restera un facteur d�terminant de l�unit� nationale et de la d�mocratie. Et � ce propos, les preuves sont aussi nombreuses que vari�es. Qu�il me soit permis d�en citer quelquesunes :
a) Les 37 500 soldats fran�ais, sous le commandement de Bourmont, ont trouv� devant eux, � leur d�barquement � Sidi-Feruche, le 14 juin 1830, 25 000 volontaires de la Kabylie sous les ordres de Mohamed Benza�moum, avec �Sandjak� de la Rahmania, � c�t� d�un petit contingent de 7 000 janissaires, envoy�s par le dey Hussein.
b) La bataille de Staouali, du 19 au 23 juin 1830, la d�fense d�El Harrach, puis de la Mitidja ont �t� l��uvre de ces seuls volontaires, les janissaires ayant �t� facilement d�faits.
c) La cr�ation de l�ENA (Etoile Nord-Africaine) en 1926 a �t� l��uvre exclusive de 22 jeunes �migr�s, dont 18 de la Kabylie, qui ont appris au contact de la soci�t� fran�aise (partis, syndicats, associations, etc.) que le meilleur moyen d�arriver au but sacr�, qu�est l�ind�pendance, c�est d�unifier les rangs. A ce propos, il est bon de souligner que ces 22 �l�ments parlaient tous fran�ais, en plus de leur langue maternelle. Ils ont pr�f�r� mettre � leur t�te non pas Messali Hadj, que certains veulent r�habiliter aux yeux du peuple, malgr� sa trahison durant la guerre de lib�ration, mais Hadj-Ali Abdelkader de Relizane et comme pr�sident d�Honneur, l��mir Khaled, petit-fils de l��mir Abdelkader. Ce n�est qu�en 1927, que Messali arrive � la t�te de l�ENA, pour servir de levier de temporisation. La premi�re fissure de la division eut lieu en 1931, avec la cr�ation de l�Association des Oul�ma qui ne cessait de demander l�assimilation (indimadj) avec les �lus musulmans. Malgr� cette politique d�assimilation (devenir fran�ais � part enti�re, en gardant la langue et la religion) le Congr�s musulman de 1936 n�a obtenu du gouvernement de L�on Blum que la poudre aux yeux. La deuxi�me fissure eut lieu en 1946, avec l�introduction du concept �d�arabo-musulman� dans les statuts du MTLD, comme si un peuple colonis� pouvait s�identifier. Comme tout extr�misme enfante son pareil augment� de sa moiti�, il y eut la cr�ation du mouvement berb�riste de 1949. C�est sous cet angle qu�il faut analyser ce que l�on a appel� �la crise berb�riste �. Heureusement qu�il y avait des esprits qui m�prisaient les uns et les autres, dont Abane Ramdane que M. Benachenhou a qualifi�, il n�y pas longtemps, de �petit employ� communal� alors que feu Ali Mendjli a dit de lui, lors d�un s�minaire de moudjahidine � Z�ralda que �la nature enfante, par si�cle, un �tre et un seul de la stature de Abane Ramdane�.
d) Lors de l�ultime r�union du 23 octobre 1954, tenue � Alger par �les Six�, Krim Belkacem n�a pas h�sit� � satisfaire la demande de Rabah Bitat qui lui faisait part de la d�fection des militants � la veille du 1er Novembre. C�est ainsi qu�il lui envoie 137 �l�ments de la Kabylie, sous la conduite d�Amar Ouamrane, le jour �J� pour attaquer la caserne Bizot � Blida, Boufarik et Baba-Hassan.
f) C�est toujours avec le m�me esprit d�unit� nationale que la proclamation du 1er Novembre a �t� reproduite � en fran�ais faut-il le souligner � � Ighil-Imoula (Tizi- Ouzou) par Ali Za�moum et ses adjoints directs, avec la ron�o appartenant � Abane Ramdane, ramen�e d�Azouza par trois militants d�A�t-Abdelmoumen et de ce village � Ighil-Imoula par Ali Za�moum, Mouhamdi Sa�d et Benramdane, alors que son propri�taire, en l�occurrence Abane Ramdane, se trouvait encore en prison.
g) M. Benachenhou feint d�oublier que, lors du Congr�s de la Soummam, il a �t� d�cid� d�envoyer 138 djounoud de la W. III historique, avec � leur t�te le colonel Ali Mellah, comme noyau cr�ateur de la W. VI historique.
h) A la fin des travaux du Congr�s, Krim Belkacem, � l�effet de renforcer les potentialit�s de lutte des autres Wilayas historiques, a remis � chacun de leurs repr�sentants des sommes importantes d�argent, dont les re�us nous ont �t� exhib�s par le colonel Mohamedi Sa�d, dit Si Nacer, lors du s�minaire de l�ONM tenu en 1984 � Tizi-Ouzou. Omar Ben Boula�d, arriv� � la fin des travaux du Congr�s en a re�u 70 millions au b�n�fice de la W. I historique. Tout cet argent a �t� r�colt� des caisses du budget de la France coloniale, dans le cadre de l�op�ration �Oiseau Bleu�, dont le m�rite revient exclusivement � Hand Ouza�d, Krim Belkacem et Abane Ramdane, les autres n�ayant �t� que de simples interm�diaires.
i) Tout en condamnant, d�une fa�on nette et claire, tout mouvement �autonomiste�, je peux dire, sans me tromper, qu�il r�sulte de la r�action brutale au m�pris affich� � l��gard de la langue amazighe et du flou savamment entretenu autour de l�identit� du peuple alg�rien qui ne peut �tre qu�alg�rienne et rien d�autre, avec sa diversit� linguistique, religieuse, r�gionale, ethnique tout en bannissant tout autre qualificatif. Les langues amazighe et arabe doivent �tre sur un pied d��galit� et enseign�es � travers l�ensemble du territoire national, r�servant la priorit� � l�une ou � l�autre, durant les trois premi�res ann�es scolaires, en fonction du parler de la r�gion donn�e. Loin de diviser le peuple, cela ne fera que renforcer son unit� et sa coh�sion. Ce sera, en quelque sorte, son cordon ombilical qui le rattachera au pays de ses anc�tres imazighen dont les limites vont au-del� de nos fronti�res. C�est une fiert� d��tre alg�rien et de le demeurer � tout jamais. Si la majorit� de notre peuple est arabophone, on ne peut le qualifier d�arabe. Aimons donc notre pays, sans r�serve, en appliquant la sentence de Kateb Yacine qui disait : �Je parle fran�ais, pour dire aux Fran�ais, que je ne suis pas fran�ais �.
2- Dans le second point de sa conclusion, M. Benachenhou parle de �responsabilit� � propos de la Bleuite et de crier, dans son long article, les noms de certains officiers de l�ALN. On voit que, sous cet angle seulement, que M. Benachenhou n�a jamais reconnu, et continue toujours de le faire les dispositions de la plateforme de la Soummam, relatives � la coll�gialit� du pouvoir, le chef n��tant que le coordinateur, et ce, au niveau des secteurs, r�gions, zones et wilayas. Ne dit-on pas que �la critique est ais�e, mais l�art est difficile� ! M. Benachenhou ne sait m�me pas que le colonel Amirouche et ses adjoints ont d�sign� un tribunal compos� de 27 membres et pr�sid� par le commandant politique de l��poque. C�est tout � fait le contraire de l�assassinat de Abane Ramdane qui n�a m�me pas �t� entendu, pour sa d�fense, lors d�un �proc�s mijot�.
3- Dans le troisi�me point, M. Benachenhou enfonce le clou pour charger davantage le Colonel et le livrer � la vindicte populaire. D�ailleurs, l�on se demande les raisons de cette flagrante contradiction, entre �le nom et le renom� d�Amirouche et le poids de la seule responsabilit� dont il veut l�accabler. Tout cela de la part �d�un intellectuel nationaliste�� En outre, je lui apprendrais qu�� la mort du Colonel le 28 mars 1959, les membres de l�ALN meurtris de douleurs, ont choisi de relever le moral de la population en se qualifiant tous d�Amirouche.
4- Dans ce paragraphe, M. Benachenhou parle de �d�nombrement macabre� des victimes de la Bleuite, oubliant que c�est lui qui manipule les chiffres dans son long texte, les portant � pr�s de dix fois le nombre r�el des victimes, en sp�culant sur la provenance de courses aussi cr�dibles les unes que les autres. Cela rel�ve purement et simplement de la parano�a et ne fait que conforter les vrais patriotes dans leur approche de la personnalit� de certains hauts responsables dont le r�gionalisme est des plus abjects. Dans le grand rassemblement du 12 octobre 1958, � Alma Tagma, le colonel Amirouche, les larmes aux yeux, d�fend � quiconque de qualifier de tra�tres les victimes, m�me s�il est prouv� que les Khendriche et consorts ont �t� � l�origine de l�arrestation du lieutenant Hocine Salhi par le capitaine L�ger, en zone 4 de la W.III.
5 - Et de �verser des larmes de crocodiles� pour amener le citoyen � douter du r�le moteur de la Wilaya III, dans le d�clenchement et la poursuite du combat lib�rateur d�hier et celui d�aujourd�hui pour l�identit� alg�rienne qui se suffit � elle-m�me sans en importer une � la place.
6 - Cette op�ration, la Bleuite, a sans doute contribu� � la prolongation de la guerre� souligne-t-il dans le sixi�me point ; tout en stigmatisant �la gloire que veut en tirer une r�gion ou certains hommes politiques d�une r�gion�. Il y a de quoi avoir honte de voir de tels r�gionalistes arriv�s, � une �poque donn�e, au sommet de la hi�rarchie. A lire de telles inepties, aujourd�hui, nous commen�ons � douter de la sinc�rit� de leur combat d�hier. S�il y avait �prolongation de la guerre et des souffrances�, la responsabilit� en incomberait, exclusivement aux responsables de l�arm�e des fronti�res est/ouest qui avaient d�abord assassin� le th�oricien de la R�volution qu��tait Abane Ramdane, pour abandonner, ensuite, les maquis de l'int�rieur, ne leur envoyant ni armes, ni munitions, et ce, depuis 1958. Son amalgame, il le fortifie en affirmant que Si Amirouche a �t� convoqu�, � l�ext�rieur, pour r�pondre de ses �crimes�, ne soufflant mot de l�objet de la r�union des colonels � Ouled Askar en Wilaya II � laquelle le colonel Ali Kafi s�est d�rob� ; je lui apprendrai que lors de la r�union des cadres de la W.III en date du 4 mars 1959, le colonel SI Amirouche n�a pas h�sit� � leur faire part de l�objet de sa mission en Tunisie, en tant que d�l�gu� de ses pairs, avec Si El- Haou�s, afin de sensibiliser �ceux des fronti�res� � la situation dramatique des maquis. En effet, faute de munitions, toutes les armes collectives (mitrailleuses, fusils-mitrailleurs, mortiers, etc.) ont �t� mises � l�abri. Moi-m�me j�en ai confi� deux (une MG 42 et un FM 24/29) � deux moudjahidate ; Nna Aldjia Ouka�d du village Amazoul et Dali A�ni du village Ma�ouia de la r�gion I zone III, W.III. Pour ce qui concerne, le colonel Amirouche, m�me mort, il a continu� le combat sur le plan diplomatique, par le biais du pasteur Greefith. Celui-ci, � sa mise en libert�, en juillet 1958, a sillonn� les Etats-Unis d'Am�rique, en long, en large et en diagonale pour sensibiliser les personnalit�s am�ricaines dont le d�put� John Kennedy, futur pr�sident � la cause alg�rienne. Quant aux paragraphes, 7, 8 et 9 de sa conclusion, je pr�f�re ne les aborder qu�une fois l�ouvrage de Sa�d Sadi sera lu et analys�
10 - M. Benachenhou reprend, dans ce paragraphe, les all�gations de l�ennemi, soulignant que �l�op�ration de la Bleuite a non seulement r�ussi, mais qu�elle aurait �t� bas�e sur des faits av�r�s de trahison au plus haut niveau de la hi�rarchie politico-militaire de l�ALN/FLN�. Encore un autre trait de sa haine de la W.III qui a toujours �t� au premier rang. Pour lui, assassiner Abane Ramdane et abandonner l�int�rieur livr� � luim�me constituent des faits d�armes. Quant aux enl�vements de plus 20 postes militaires par les groupes de choc de l�ALN, avec le concours de nos s�urs moudjahidate en 1960 et 1961, ainsi que celui d�El Hourrane (M�sila) avec 35 charg�s de mulets d�armes et 14 prisonniers, cela rel�ve de la haute trahison, quelle logique... Pour ce qui est de la Bleuite, c�est tout simplement la r�plique des services secrets fran�ais � l�op�ration �Oiseau bleu� qui s�est d�roul�e de 1955 au 29 septembre 1956 et qui a permis � l�ALN, gr�ce � l'intelligence de Za�date Hand, Omar Toumi, Hammadi Mohand, Makhlouf Sa�d, Sa�d Mahlal sous la haute responsabilit� de Krim et Amar, de r�cup�rer 1200 hommes avec bagages, sans compter la forte somme d�argent (plus de 300 millions de l��poque) que le chef de la W.III a r�parti � l�ensemble des wilaya pr�sentes au Congr�s de la Soummam y compris Omar Ben Boula�d, arriv� � la fin des travaux. Encore une fois, nous ne pouvons que regretter ce r�gionalisme � outrance, lui qui se pr�tend de l��lite.
11 - M. Benachenhou continue son aventure r�gionaliste, en disant dans ce paragraphe que �les chefs, comme nous-m�mes � il confirme par l� qu�il �tait partie prenante de l�abandon des maquis de l�int�rieur et de l�assassinat de Abane Ramdane � aurions pu avoir, de sa propre bouche � bouche d�Amirouche �, une explication de ses actes de destruction d�une partie de jeunes intellectuels� et ce pour fausser la piste de l�objet de la mission de Si Amirouche vers la Tunisie. Je lui r�pondrai seulement que les lecteurs ne sont nullement les idiots qu�il croit, tout en lui rafra�chissant la m�moire qu�il aurait �t� pr�f�rable d�envoyer une commission d�enqu�te sur le terrain m�me et dont il aurait pu faire partie et ce � temps, durant �la Bleuite� de janvier � octobre 1958 et non en mars 1959, comme il le pr�tend.
12 - Dans ce point, il nous fait part de son espoir de �lire� les m�moires du capitaine A�t Mehdi Arezki Si Mokrane, que je salue chaleureusement au passage, sur la Wilaya IV, qui apporteront quelques lumi�res sur cette p�riode sombre de notre lutte arm�e. Vraiment cette wilaya constitue une ar�te � travers sa gorge, lui �le nationaliste� et de se frotter les mains pour avoir bonne conscience.
13 - Dans ce dernier paragraphe, M. Benachenhou laisse couler � flots tout son fiel r�gionaliste, en posant la question �contr�le- t-il � il, c'est le capitaine L�ger � tout l�avenir de l�Alg�rie ind�pendante, apr�s s��tre vant� de contr�ler toute une wilaya, pendant la guerre de Lib�ration nationale ?�.
A la trahison d�hier s�ajoute celle d�aujourd�hui qui consiste � accorder cr�dit � ce que dit l�ennemi de toujours. La trahison av�r�e est celle qui consiste � s�engouffrer dans le sillage des all�gations et affabulations du capitaine L�ger. Au fond, elle ne fait que suivre celle dont sont victimes les combattants de l�int�rieur qui n�ont ni armes, ni munitions de l�ext�rieur et ce, depuis 1958, le dernier convoi sous la responsabilit� de l�aspirant Hidouche, ayant �t� extermin�, � proximit� de l�a�roport de... B�ne (Annaba), dans une bataille des plus m�morables. Heureusement, qu�en Wilaya III, apr�s l�op�ration �Jumelles�, l�entr�e en sc�ne des femmes, d�une fa�on effective et allant au-del� des youyous et pr�parations alimentaires, les djounoud de l�ALN ont pu s�approvisionner en armes et munitions par l�enl�vement de plus de 20 postes militaires ennemis dont 7 autour de Tizi-Ouzou (�Taddert Oufella, et Kela� Nath Khelili, A�t-A�ssa, Taboudoucht, Tala-Mokker, Aguemmoun, Tafoughalt sans compter les groupes d'autod�fense des arm�es�) et 6 autres autour de la ville de S�tif, sans oublier ceux enlev�s autour de B�ja�a, Bordj- Bou-Arr�ridj. Donc pour lui ces enl�vements de postes par l�ALN de la W.III ont �t� autoris�s par le m�me capitaine L�ger. L�unit� nationale se construit par acte et non par des �blablas�, la kabylie a toujours �t�, demeure et restera un facteur d�terminant de l�unit� nationale, n�en d�plaise � quiconque. Et c�est sous cet angle qu�il faut voir son combat pour l�identit� r�elle alg�rienne sans autre qualificatif d�o� qu�il vienne, la langue et la religion ne constituant nullement des �l�ments identitaires. Pour cela, la qualit� de l�enseignement des ann�es 1960 et 1970 doit refaire surface, en bannissant, notamment, l�octroi de bourses � l��tranger sur la base d�un �concours national� institu� en 1985 pour favoriser la reproduction du pouvoir par sa propre prog�niture, alors qu�avant seuls les majeurs et suivants imm�diats pouvaient pr�tendre � la bourse. Je ne conclus pas sans dire que l�ouvrage de Sa�d Sadi est globalement positif, m�me s�il comporte des interstices comme toute �uvre humaine. Nous l�invitons � nous en rajouter, ainsi qu�� d�autres qui ont la plume facile et l�amour de notre seule et unique patrie l�Alg�rie, pleins de c�ur, comme nous l�avions fait, sans remords, en d�sertant les bancs du lyc�e pour rejoindre les maquis. Et rejeter � jamais la camisole de l'indig�nat et nous d�ployer en long, en large et en hauteur pour le plein �panouissement de l�identit� alg�rienne d�abord, africaine ensuite et universel le pour parfaire le tout.
O. A.-A.


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