Le président du RCD, le Dr Saïd Sadi a animé hier, en début d'après-midi, une conférence à l'auditorium de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, conférence durant laquelle il est revenu en détail sur le parcours du colonel Amirouche qu'il a consigné dans un récit illustré et plein de témoignages qu'il a intitulé Amirouche, une vie, deux morts, un testament. C'est une sorte de promotion de son livre que Saïd Sadi est venu faire à Tizi Ouzou alors que l'ouvrage qui sera disponible dans les librairies dans les tout prochains jours est sous presse. D'ores et déjà, ce livre témoignage suscite une certaine polémique. Le conférencier reviendra longuement sur de nombreux chapitres contenus dans son livre dans une salle pleine comme un œuf. Dans un langage fouillé, le président du RCD, qui est venu surtout comme auteur, a après avoir fait quelques rappels historiques sur le combat mené par sa génération juste après l'indépendance, dira que ce qu'il fait aujourd'hui n'est que la poursuite d'un parcours et que son livre se veut une réparation de faits historiques et surtout «un témoignage de fidélité au combat des aînés». Ceci avant d'exhorter les nouvelles générations à «connaître l'histoire du pays mais sans maquillage». Il dira également : «J'ai fait cet ouvrage car Amirouche était une légende vivante et répare le symbole de ce combattant hors pair dont le parcours a été sujet à un détournement et à la falsification de l'histoire.» Dans sa présentation, il ajoutera aussi que le livre contient une synthèse de près de quarante ans de témoignages. «L'histoire n'est pas seulement une science. C'est une graine qui féconde une nation. Si elle est falsifiée, on subit inéluctablement un désastre», dira-t-il à l'adresse de l'assistance. Le conférencier ajoutera que depuis le mois de juillet, et alors qu'il avait écrit déjà 1000 pages, il s'est retrouvé dans l'obligation de tout réécrire tout en supprimant les témoignages des personnes qui sont décédées pour ne garder que ceux de celles qui sont vivantes. Tout au long de son intervention, Saïd Sadi reviendra longuement sur la vie, l'engagement politique et militaire et les idéaux du colonel Amirouche, le tout appuyé par les témoignages. «Ce qui m'intéressait le plus chez lui, ce n'est pas spécialement ses faits d'armes qui sont connus, mais sa conception de la guerre et de la période d'après-guerre. Sur le plan politique, il refusait le sectarisme», précisera-t-il et d'ajouter que des historiens malintentionnés ont tenté de souiller son combat et ses visions. Il est à préciser par ailleurs que cette sortie de Saïd Sadi intervient à une semaine seulement de la commémoration du 30e anniversaire du printemps berbère et que le RCD a appelé à une marche populaire à Tizi Ouzou.