Une rencontre au sommet des directions nationales de l'Union générale des travailleurs algériens et du Front de libération nationale a eu lieu, hier mardi, au Palais du peuple, siège de la centrale syndicale. Une rencontre qui scelle le soutien de ces deux poids lourds à la candidature de Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles d'avril 2019. Ce fut d'ailleurs annoncé, sans ambages, dans une déclaration commune sanctionnant cette bilatérale. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Dans cette déclaration commune, conjointement signée par le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd et son homologue du FLN Djamel Ould-Abbès, le cadre de la rencontre est déterminé d'emblée : «Il a été question de consultations autour de l'appel de Son Excellence, le président de la République, portant constitution d'un front national solide, et sur les voies et moyens de sa concrétisation sur le terrain.» On y lit, ensuite, et sans détour aucun : «les deux parties (l'UGTA et le FLN, ndlr) affirment leur soutien total et inconditionnelle à Son Excellence le président de la République, le Moudjahid Abdelaziz Bouteflika, pour qu'il poursuive son œuvre de développement et le processus de réformes et à continuer à diriger le pays avec sa sagesse habituelle, durant la prochaine étape, et ce, par reconnaissance à l'ensemble des réalisations accomplies par l'Algérie sous sa conduite éclairée». Sidi Saïd et Ould-Abbès réaffirmeront, également leur détermination à «répondre favorablement à l'appel de Son Excellence le président de la République, le Moudjahid Abdelaziz Bouteflika et (leur) adhésion en vue de concrétiser cette initiative sur le terrain en réunissant toutes les conditions à même de garantir la constitution d'un front populaire solide auquel (ils) invitent l'ensemble des forces populaires qui tiennent à la stabilité du pays, sa sécurité et sa liberté (… )». Cette déclaration commune entre l'UGTA et le FLN, c'est-à-dire, respectivement, la première force sociale et la première force politique du pays , deux instruments sur lesquels le pouvoir a toujours appuyé ces décisions majeurs, est un nouveau «signe», s'il en était besoin de ce que sera le rendez-vous des présidentielles d'avril 2019 : un plébiscite avant l'heure au certainement candidat Abdelaziz Bouteflika. La rencontre d'hier entre l'UGTA et le FLN ne sera pas la dernière pour autant. Comme nous l'annoncions récemment, elle sera suivie, dans les tout prochains jours, d'une vraie tripartite entre ces deux parties déjà, à savoir la centrale syndicale et l'ex-parti unique, et l'organisation patronale, le Forum des chefs d'entreprises de Ali Haddad. Sur un autre plan, et au-delà de sa teneur politique apparente et avouée, à savoir le soutien commun à un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, la rencontre d'hier comportait un autre message, codé celui là. Tenue sciemment au siège de la centrale syndicale à la place du 1er-Mai à Alger, la rencontre est, également, un soutien franc au secrétaire général de la centrale syndicale. Le patron du FLN le dira même dans son allocution. «Le FLN est le parti majoritaire. Le FLN, c'est l'Etat. C'est le parti que préside le président de la République et nous en sommes fiers (…) Nous avons tous entendu la déclaration émouvante de notre ami Abdelmadjid Sidi Saïd il y a quelques jours. Nous lui disons, fraternellement, et avec conviction, qu'il faut qu'il poursuive sa mission à la tête de la centrale syndicale. Il a beaucoup donné pour l'Algérie». Puis, s'adressant directement à son interlocuteur, Ould-Abbès ajoutera : «Tu es en super forme, c'est le médecin qui parle» ! Il faut dire aussi, qu'après la fameuse déclaration de Sidi Saïd, samedi dernier, certains n'avaient pas hésité à s'activer dans les coulisses de la centrale… K. A.