243 médicaments sont actuellement en rupture ou en insuffisance d'approvisionnement reconnait le président de l'ordre des pharmaciens Lotfi Benbahmed en raison d'un retard de signature des programmes nécessaires à leur importation, «qui n'a pas été faite dans les délais». La cellule de veille a été réactivée selon le Dr Benbahmed qui a souligné hier, à l'occasion de son passage à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la chaine 3, que «le ministère a réuni l'ensemble des intervenants et a lancé l'étude de cette liste de 243 produits, produit par produit» et d'ajouter «des mesures urgentes ont été prises pour pallier à ces ruptures qui ont un impact sur la santé publique de nos concitoyens», avant de renseigner «cette fois-ci, les ruptures sont assumées et des avenants vont être signés pour assurer des stocks jusqu'au 31 mars 2019». Dans la foulée le président de l'ordre annonce la mise en place d'un site internet le 15 octobre, à la disposition des pharmaciens pour annoncer leurs ruptures mais ce n'est pas suffisant «il faut que le ministère de la santé ait un véritable tableau de bord où tous les intervenants producteurs, importateurs, grossistes et pharmaciens puissent déclarer les ruptures pour anticiper les problèmes». Quant aux causes de cette rupture, le président de l'ordre national des pharmaciens a expliqué qu'en dépit d'une augmentation de la population, l'élargissement du tiers payant, la prise en charge des malades et la consommation du médicament, «ce sont les mêmes volumes de traitements qui sont reconduits, année après année se révélant ainsi très largement insuffisants». A cela, s'ajoute l'épuisement des stocks de sécurité sans oublier que «certains produits ont été protégés de manière trop précoce pour la production nationale», des fabricants avaient demandé au ministère de protéger leurs produits qu'ils étaient censés produire, à l'exemple de corticoïdes, alors «qu'ils n'avaient pas commencé à le faire», explique-t-il. Face à cette situation récurrente, le Dr Benbahmed déclare souhaiter voir la nouvelle loi sanitaire instituer un encadrement réglementaire destiné à les prévenir : «on attend beaucoup de la nouvelle loi sanitaire pour mettre un encadrement réglementaire afin de régler définitivement le problème de la rupture des médicaments». Dans «l'urgence», il propose la signature d'avenants prenant en compte les consommations mensuelles des traitements dont les stocks peuvent assurer les besoins jusqu'au 31 mars de chaque année, les programmes suivants ne commençant, selon lui, à être réalisés qu'à partir du mois de janvier. Ces programmes d'importation devraient prendre en compte la reconstitution des stocks stratégiques de médicaments qui représentent à eux seuls 25% de la facture du médicament. Parmi les raisons qui ont favorisé l'augmentation de cette facture, il y a une augmentation des médicaments hospitaliers. «Il y a une explosion de dépenses sur le plan hospitalier, la PCH qui consommait 200 millions d'euros par an est maintenant à plus de 800 millions d'euros», renseigne-t-il. Cette augmentation de la facture globale qui s'est faite notamment au niveau des hôpitaux s'explique par la mise en place de plans de santé notamment le plan cancer, une pathologie qui explose et qui coûte cher. Ilhem Tir