Le Dr Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, a confirmé que 243 produits avaient été déclarés comme étant en rupture ou en insuffisance d‘approvisionnement au mois de juillet par la Fédération algérienne du médicament, qui comprend l'ensemble des intervenants de la chaîne du médicament (syndicats, opérateurs et grossistes). Intervenant, hier matin, à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio algérienne, il signale que, devant cette situation, la cellule de veille a été réactivée. Le Dr Lotfi Benbahmed rappelle, au passage, que cette cellule de ville ne s'est réuni que deux fois, sans procès-verbal, et qu'elle n'avait pas donné les résultats escomptés à sa première réunion. Au plus haut niveau, poursuit-il, le ministère a réuni l'ensemble des intervenants et la liste de ces 243 produits a été lancée, produit par produit, au cours de 4 ou 5 réunions, et il y a eu les réponses attendues et des mesures urgentes ont été demandées au ministère de la Santé, pour qu'il pallie rapidement aux ruptures pouvant avoir un impact sur la santé publique et sur nos concitoyens. Cette situation s'explique, selon le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, d'abord par le retard de signature des programmes nécessaires à leur importation, qui n'a pas été faite à temps. Il ajoute que les quantités qui avaient été allouées à ces programmes d'importation ont été parfois insuffisantes, ce qui fait que ce qui a été constaté, c'est qu'à un certain moment de l'année, les quantités étaient épuisées. Le Dr Lotfi Benbahmed explique qu'en dépit d'une augmentation de la population - il y a 1 million d'Algériens de plus qui naissent chaque année et 200.000 décès, donc un accroissement de 800.000 Algériens, fait-il observer - et en plus l'élargissement de la carte du tiers-payant, la prise en charge des malades, qui fait que la consommation du médicament augmente, ce sont les mêmes volumes qui sont reconduits, se révélant ainsi très largement insuffisants, déjà, dans les dernières années. Cette situation, révèle-t-il, a obligé à piocher sur les stocks de sécurité – les stocks réglementaires de 90 jours - qui se sont, à leur tour, épuisés. L'autre raison, explique-t-il encore, est dans le fait que les fabricants ont demandé au ministère de la Santé de protéger précocement des médicaments qu'ils étaient censés produire, à l'exemple de corticoïdes, alors qu'ils n'avaient pas commencé à le faire ou alors, les quantités produites étaient très largement insuffisantes. Il y a eu de fausses déclarations d'intention de production. Face à la répétition régulière de ces types d'incidents, le Dr Benbahmed déclare souhaiter voir la nouvelle loi sanitaire instituer un encadrement réglementaire et un tableau de bord informatisé destiné à lutter contre les ruptures pour différentes raisons. Il annonce la signature d'avenants prenant en compte les consommations mensuelles de traitements dont les stocks peuvent assurer les besoins, jusqu'au 31 mars de chaque année, les programmes suivants ne commençant à être réalisés qu'à partir du mois de janvier. Parallèlement, ajoute-t-il, les programmes d'importation devraient prendre en compte la reconstitution des stocks stratégiques de médicaments lesquels, précise-t-il, représentent à eux seuls 25% de la facture. Au passage, il explique le paradoxe de l'augmentation de la facture globale qui se situe dans les hôpitaux.