Le ministère de la Santé n'a pas enregistré de nouveaux cas de choléra depuis une semaine. Selon la Direction générale de la prévention, c'est la fin de l'épidémie mais il faudra encore attendre la semaine prochaine pour déclarer officiellement la fin du choléra. Le dispositif de veille sanitaire reste, cependant, toujours en vigueur, souligne le directeur général de la prévention au ministère de la Santé. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'ensemble des malades ont quitté les services hospitaliers et aucun cas de choléra n'a été confirmé depuis plusieurs jours. On ne parle plus de la pathologie qui a provoqué, il y a quelques semaines, un grand mouvement de panique au sein de la population. L'épidémie de choléra semble faire partie du passé. Djamel Fourar estime que c'est la fin de l'épidémie de choléra puisqu'il n'existe actuellement que des cas sporadiques. Cependant, la Direction générale de la prévention préfère temporiser avant de déclarer officiellement la fin de la maladie. «Nous sommes entrain de faire une évaluation. Nous n'avons pas enregistré de nouveaux cas depuis presque une semaine, mais nous ne pouvons pas encore dire que c'est la fin du choléra. Nous sommes toujours en surveillance pour confirmer qu'il n'y a aucun cas», a expliqué M. Fourar qui souligne que le dispositif de veille sanitaire mis en place depuis la déclaration des premiers cas demeure en vigueur. Le ministère de la Santé compte attendre encore la semaine prochaine pour déclarer la fin de la maladie, si d'ici là, il n'y a pas d'apparition de nouveaux cas. Mais alors quels sont les foyers de départ de l'épidémie ? Youcef Terfani, sous-directeur de la prévention au ministère de la Santé, a expliqué que l'oued Béni Azza dans la wilaya de Blida est la source de contamination dans cette wilaya. Et pour la wilaya de Tipasa, c'est la source de Ahmer-el-Aïn. Au total, six wilayas, Bouira, Blida, Tipasa, Alger, Médéa, Djelfa, ont été touchées par le choléra. Quelle est l'origine de l'épidémie dans ces autres wilayas ? Le sous-directeur de la prévention explique que l'épidémie s'est propagée vers ces autres wilayas à travers le facteur humain. Une transmission qui s'est faite de personne à personne. Cependant, les premiers cas de choléra ont été déclarés à Aïn Bessem dans la wilaya de Bouira. Quel est le foyer de la maladie dans cette wilaya ? M. Terfani explique que la probabilité dans cette wilaya reste la transmission interhumaine. «L'enquête épidémiologique n'a pas révélé la présence du vibrion cholérique dans l'eau du puits de Aïn Bessem que nous avons suspectée au début. La probabilité reste que la première personne ayant été contaminée dans la wilaya de Bouira s'est déplacée dans la wilaya de Blida et la contamination s'est faite ainsi», a souligné M. Terfani. Selon lui, une enquête a été lancée pour détecter tous les porteurs sains asymptomatiques. «Nous sommes à la fin de l'épidémie et l'objectif, maintenant, c'est de chercher tous les porteurs sains pour pouvoir les traiter et arrêter la chaine de transmission», a indiqué le sous-directeur de la prévention. Il a souligné que l'Institut Pasteur d'Algérie dispose de tests rapides qui donnent des résultats au bout de 15 minutes seulement après les prélèvements des selles. Selon des experts, le vibrion cholérique, étant présent dans toute l'Afrique, l'Algérie doit mener une politique d'hygiène pour ne pas réunir les conditions propices pour le développement de cette maladie. A rappeler que les premiers cas de choléra sont apparus le 7 août dernier. Le ministère de la Santé a déclaré officiellement la maladie le 23 août. Bilan : 102 cas de choléra ont été confirmés sur les 237 cas suspectés soit 43% de l'ensemble des suspects. La maladie était aussi à l'origine de deux décès. Le ministère de la Santé estime avoir pris en charge la maladie dans les temps. Puisque, dit-on, selon l'OMS à moins de 3% de décès, le volume de prise en charge est considéré maîtrisé. Dans le cas de l'Algérie, le pourcentage des décés est de 0, 90%. S. A.