Opter pour l�agriculture biologique, telle est la nouvelle strat�gie que nos politiques souhaitent promouvoir. Respecter l��cosyst�me, proposer des produits sains et naturels et, surtout, int�grer le march� mondial figurent parmi les objectifs arr�t�s. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - L�Alg�rie souhaite bannir l�image qui lui colle � la peau, celle d�un pays qui n�exporte que du p�trole. En finir avec cette �tiquette en pr�parant l�apr�s-p�trole, � commencer par la commercialisation d�une production nationale r�pondant aux normes internationales, tel est le grand d�fi � relever. Il ne s�agit ni plus ni moins que de celui de l�agriculture bio. Bas�e sur le respect du vivant et des cycles naturels, l�agriculture biologique est un syst�me de production qui favorise l'agrosyst�me, les activit�s biologiques des sols et les cycles biologiques. Les agriculteurs n�utilisent pas d�engrais et de pesticides de synth�se. Ils misent plut�t sur la rotation des cultures, l'engrais vert, le compostage, la lutte biologique, l'utilisation de produits naturels comme le purin d'ortie, ainsi que sur le sarclage m�canique. D�finie depuis les ann�es 1920, l'agriculture biologique a vraiment vu le jour � l'�chelle mondiale � partir de 1972, avec l�International Federation of Organic Agriculture Movements (IFOAM). La d�marche alg�rienne s�inscrit dans le cadre de la relance du secteur de l�agriculture et est soutenue et chapeaut�e par l�Agence nationale de promotion du commerce ext�rieur (Algex). Elle s�adresse � tous les agriculteurs du pays. �Des fellahs de 22 wilayas ont d�j� �t� approch�s, l�id�e leur a �t� soumise et ils se sont montr�s enthousiastes�, affirme Rachida Sellam, directrice de Inspiration Nouvelle, une bo�te de management et de marketing qui g�re le projet. Comme point de d�part, l�on envisage la r�cup�ration de 150 fermes inexploit�es. Il s�agira de fermes pilotes. Ecocert, un organisme fran�ais de contr�le et de certification, sera le partenaire de l�Alg�rie dans cette d�marche. Il existe depuis vingt ans, compte 500 ing�nieurs et techniciens sp�cialis�s et certifient pr�s de 80 000 produits. Ecocert offre ses services d�inspection et de certification dans plus de 90 pays. En Alg�rie, ce n�est pas impossible ! Intervenant en marge du deuxi�me Salon alg�rien de l�exportation, Djaza�r Export, qui s�est tenu du 3 au 6 juin dernier au Palais des expositions des Pins- Maritimes d�Alger, Vincent Morel, repr�sentant d�Ecocert, estime que l�Alg�rie dispose des potentialit�s n�cessaires pour promouvoir l�agriculture biologique. �Le secteur est embryonnaire mais le contexte est favorable pour des perspectives. De plus, une forte volont� politique est l�, a-t-il expliqu� lors d�une conf�rence sur la certification biologique qu�il a anim�e devant un parterre d�agriculteurs venus des diff�rentes wilayas du pays. Repr�sentant de la zone Afrique et Asie, Vincent Morel ajoute qu�actuellement, en Alg�rie, 2 000 hectares produisent du bio (dattes, olives, plantes aromatiques et m�dicinales). Une surface qui peut s�agrandir. �La situation g�ographique est favorable. Les terres sont vastes, parfois en jach�res�, dit-il. Des atouts qu�il faudrait exploiter pour avancer dans ce domaine. Un march� en pleine croissance �Aujourd�hui, le march� mondial de la production bio est en pleine croissance, avec un taux d��volution de 15 � 20 % chaque ann�e�. Un argument suffisant, fait-il entendre, pour investir dans cette fili�re. �En France, 2,6 % des surfaces agricoles seulement produisent du bio�, pr�cise-t-il. Un autre argument pour s�accrocher � cette nouvelle d�marche et concurrencer des pays qui boudent l�agriculture biologique, politiquement, alors que leurs citoyens en sont consommateurs. L�Alg�rie n�est pas la premi�re exp�rience maghr�bine d�Ecocert, qui op�re d�j� depuis quelques ann�es au Maroc. Pragmatique, Vincent Morel a pr�sent� l�exp�rience marocaine. Au Maroc, 100 000 hectares sont certifi�s pour la culture biologique. Plusieurs centaines d�op�rateurs d�Ecocert travaillent avec des fellahs et les autorit�s locales. Environ 15 000 tonnes/an sont r�colt�es, ce qui g�n�re 10 millions d�euros de recettes d�exportation (olives, plantes aromatiques m�dicinales et agrumes). A cela, s�ajoutent les 600 000 hectares de collecte sauvage (argan principalement). L�intervenant a expliqu� que les choses bougent au Maroc en ce moment, car l�on souhaite la cr�ation d�associations de promotion de l�agriculture biologique et m�me la mise en place d�un projet de loi pour r�glementer la fili�re, qui a d�j� ses adeptes. Pr�sents � la conf�rence, des agriculteurs ont pris la parole et poser de nombreuses questions. Le projet les int�resse mais un �norme travail de vulgarisation et d�information doit �tre fait pour les amener � adh�rer � cette d�marche nouvelle.