Nous l'annoncions, hier, le président du Front el Moustaqbal sera de la prochaine élection présidentielle, constituant ainsi la troisième candidature officiellement annoncée après celles du coordinateur national du MDS et de Nacer Boudiaf, le fils du défunt président de l'ex- HCE (Haut Comité d'Etat). M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les 1 318 délégués au second Congrès national du parti qui s'est achevé, hier samedi, ont plébiscité Abdelaziz Belaïd comme candidat à la prochaine échéance présidentielle, la seconde expérience du genre après celle de 2014 à l'issue de laquelle il s'est classé à la troisième position derrière le président réélu et l'ex-Chef de gouvernement, Ali Benflis, avec plus d'un million de voix. Une candidature à propos de laquelle Belaïd se défend de jouer au simple rang de figurant. «Je ne serai pas un lièvre mais plutôt un lion», affirmait- t-il dans un point de presse à l'issue des travaux de ce congrès. Refusant le défaitisme et la résignation que prônent des voix des deux camps, de l'opposition et du pouvoir, le président du Front el Moustaqbal explique sa participation par «l'audace» et la farouche volonté de changer les choses et d'innover, notamment, selon lui, au niveau des «mentalités» et permettre ainsi le renversement des valeurs. Pour celui qui réfute toutes garanties reçues de quelque officine ou force occulte, Belaïd affirme se fier au seul respect de la Constitution et au respect des règles du jeu, appelant les «autres» à faire de même. Car pour lui, on peut tout le temps. Il invite ses pairs du Front à l'endurance, à avoir le souffle long et refuser tout «marchandage». Il estime que les «concepts doivent absolument changer», et considère que la prochaine élection présidentielle constituera un «virage important», non sans avertir quant à des «lendemains incertains si les choses n'évoluent pas». Avec, illustrant ses appréhensions, une «planche à billets qui engendre l'accroissement de l'inflation et une pseudo-industrie automobile qui créera plus de problèmes qu'elle n'en résoudra avec des véhicules qui ne trouveront pas preneurs et des difficultés à l'exportation». Récusant vertement le «chantage à la sécurité et à la stabilité», le président du Front el Moustaqbal affirme que la paix et la réconciliation nationale sont l'œuvre de tous les Algériens, non sans rappeler ceux qui avaient appelé à la résistance. Pour Belaïd, la paix et la sécurité retrouvées ne sont pas le fruit du sacrifice d'une personne mais celui de tout le monde. Et de regretter que parmi ceux qui avaient bravé la peur, il y a, en 2018 ceux qui sont tabassés et malmenés pour avoir revendiqué leurs droits». M. K.