La Chine, le pays qui a inventé le papier vers la fin du IIIe siècle avant l'ère chrétienne, est l'invitée d'honneur de la 23e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila). En cette occasion, Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012, est attendu à Alger. «C'est la première fois depuis sa création, en 1984, que le salon va accueillir un prix Nobel de littérature», a fait remarquer M. Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila, lors de sa conférence de presse hier à la Bibliothèque nationale d'Algérie (El-Hamma, Alger). Le Sila 2018 coïncide également avec le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et la Chine. «La République populaire de Chine est l'un des premiers pays qui avaient reconnu le GPRA, en 1958», a rappelé M. Messaoudi. 1 018 maisons d'édition et 49 pays (en comptant l'Algérie, pays organisateur) participent à cette édition 2018 prévue du 29 octobre au 10 novembre au Palais des Expositions de la Safex aux Pins-Maritimes. Le slogan choisi cette année est «le Livre ensemble», un jeu de mots et une allusion à la philosophie du «vivre-ensemble», a expliqué M. Hamidou Messaoudi. 279 éditeurs algériens participeront au salon, un chiffre en baisse par rapport à l'année 2017. Mais en comptant la participation étrangère, le chiffe est en hausse de 16,18%, a fait remarquer M. Messaoudi. Au passage, l'intervenant estime que le prix de location des stands désormais à 3 000 DA et objet d'une certaine polémique n'est pas très élevé, car déjà la Safex, qui loue à 5 000 DA pour les autres activités, a toujours effectué un rabais uniquement pour le Salon du livre. Environ 300 000 titres seront proposés au public. «Nous pouvons dire que le Salon international du livre d'Alger a atteint une envergure appréciable sur le plan international. Il est le premier à l'échelle arabe et africaine. L'année dernière 1,5 million de personnes ont visité le salon. Cette année, nous pensons arriver au nombre record de deux millions de visiteurs», a encore indiqué l'intervenant. «J'anticipe vos questions, je vais parler de la censure, des interdictions ou des réserves sur les ouvrages, selon les différents points de vue. 20 maisons d'édition arabes ont été interdites de participation pour non-respect du règlement. La commission de lecture qui est indépendante du commissariat du Sila a émis des réserves sur 54 titres qui ainsi sont interdits (…) Les lois de la République et le règlement intérieur seront rigoureusement appliqués. Nous retirerons également tout ouvrage qui n'a pas été préalablement déclaré et qui ne figure pas sur la liste que l'éditeur nous a communiquée, fût-il un livre de cuisine», a conclu le commissaire du Sila. Dans un arabe classique parfait et presque sans accent, M. Moussa, représentant de la Chine à la conférence de presse, a évoqué les grandes lignes de l'importante participation de son pays au 23e Sila. La littérature et la culture en général, estime-t-il par ailleurs, sont l'un des meilleurs moyens de rapprochement et de connaissance mutuelle entre les peuples algérien et chinois. Outre les maisons d'édition, une forte délégation chinoise composée de 150 personnes sera présente à la 23e édition du Salon international du livre d'Alger. Pour l'histoire : le papier est né en Chine vers la fin du IIIe siècle avant l'ère chrétienne, sous le règne de l'empereur Chiuangdi (dynastie des Qin). Tsaï Loun, ministre chinois de l'Agriculture, codifie l'art de fabriquer le papier en 105 après J.-C., en préconisant d'utiliser des fibres issues de bambou, des écorces de mûrier et surtout du lin et du chanvre. Au VIIIe siècle, les Arabes apprennent l'art chinois de fabrication du papier et le transmettent peu à peu à l'Occident. Kader B.