Le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) estime que les banques publiques algériennes sont frileuses. Abdelwahab Ziani justifie son constat par la réticence qu'éprouvent les banques publiques à accompagner les opérateurs locaux qui désirent pénétrer le marché africain. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - S'exprimant hier sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3, notamment sur la production nationale et les potentialités d'exportation, le président de la CIPA regrette que les banques publiques n'aient pas le courage d'accompagner les opérateurs qui veulent pénétrer le marché extérieur, notamment africain. «Nous avons demandé à la Banque extérieure algérienne (BEA) d'avoir un guichet, pas une grande structure mais un guichet, mais on nous a répondu qu'ils sont avec la Banque africaine de développement (BAD) qui représente l'Algérie, or, nous refusons, nous ne voulons pas de la BAD, nous demandons une BEA, une CPA, ou une BNA, nous ne comprenons pas pourquoi tous nos voisins ont une banque qui accompagne leurs opérateurs et nous non. Avoir une banque locale, c'est protéger l'exportateur algérien et c'est aussi mettre de l'argent dans ces banques algériennes», a expliqué l'invité de la rédaction. M. Ziani a souligné que ces banques se sont déplacées avec la délégation algérienne et les opérateurs en Mauritanie. Ces banques, dit-il, ont pu tâtonner le marché mauritanien. C'est un petit marché certes, dit-il, mais c'est un marché de 4 milliards d'euros d'importation de produits. Le mali, poursuit-il, c'est un marché de 12 milliards d'euros et le Sénégal est un marché de 20 milliards d'euros. «Si nous avons une banque et si nous arrivons à toucher 1% de tous ces milliards, c'est un grand chiffre d'affaires pour nos banques et pour l'Algérie», a soutenu le président de la CIPA qui a souligné que le marché africain est un marché qui importe l'équivalent de 1 500 millions de dollars de produits. Les opérateurs, dit-il, sont intéressés par ce marché et veulent le pénétrer notamment suite au succès qu'ont eu les produits algériens lors de la dernière foire de Nouakchott à laquelle 170 entreprises ont pris part. Evoquant l'entrée en vigueur des droits additionnels provisoires de sauvegarde (DAPS), l'intervenant a rappelé que cette mesure a été décidée pour protéger le producteur local et certaines filières de la concurrence comme l'agroalimentaire et le cosmétique. Des taxes ont été instituées pour chaque créneau. Ainsi, les matières premières fabriquées en Algérie seront taxées à plus de 100%, les produits semi-finis entre 50 et 60% et les produits finis, c'est entre 30 et 50%. 2019 sera l'année de l'expérience de la DPAS, selon le président de la CIPA. S. A.