Face aux changements climatiques, les infrastructures et la stratégie de lutte actuelle ont montré leurs limites. Pas moins de 689 sites à haut risque ont été déjà recensés. Pour faire face aux risques accrus, le ministère des Ressources en eau repense sa stratégie. Un plan de lutte à l'horizon 2030 est en cours d'élaboration. Les récentes intempéries ont coûté 47 milliards de dinars. Nawel Imès - Alger (Le Soir) - Les conséquences des changements climatiques ne sont plus une vue de l'esprit. Les répercussions sont déjà visibles. Le ruissèlement des cours d'eau a enregistré un record jamais atteint depuis 20 ans au mois d'octobre dernier. Les spécialistes affirment néanmoins que l'intervention maladroite de l'homme est un facteur aggravant. Le ministre des Ressources en eau reconnaissait hier que ces changements climatiques, ajoutés aux connaissances cumulées démontrent que les infrastructures actuelles même si elles jouaient un rôle dans la limitation des dégâts ne suffisaient pas à faire face aux risques. Une étude récente a déjà recensé pas moins de 689 sites exposés aux risques d'inondations. Pour y faire face, le département de Hocine Necib repense sa stratégie de lutte contre les inondations en partenariat avec l'UE. Il s'agira d'élaborer un plan d'action et un agenda de mise en œuvre à court et moyen terme avec pour objectifs améliorer la connaissance des risques, réduire la vulnérabilité, réorienter la politique des mesures structurelles, aménager de manière durable le territoire, et enfin développer la coopération institutionnelle. Pour y arriver, des outils sont dégagés à l'horizon 2030 avec l'élaboration de schémas préventifs, la poursuite de la réalisation des ouvrages en mesure de lutter contre les inondations et le développement du système d'alerte. Cent stations de collecte de données automatiques ont déjà été acquises, elles permettent de donner l'alerte et de déterminer le niveau des risques. La prise en charge de cette problématique, rappelait hier le ministre des Ressources en eau, entrait dans le cadre de la loi 12-05 relative à l'eau mais également celle 20-04 relative à la prévention des risques majeurs. Depuis 2000, pas moins de 380 opérations de réalisation de digues de rétention et de barrages écrêteurs avaient été effectuées mais il rappelle surtout que la lutte contre les inondations doit être intersectorielle et exige la préservation des zones d'épandage, la lutte contre l'érosion et les constructions sur les lits d'oued mais également la réalisation des ouvrages en mesure d'évacuer les eaux pluviales. Son homologue de l'Intérieur, présent hier à la journée d'étude sur les risques d'inondation, a abondé dans le même sens, plaidant pour une plus grande coopération intersectorielle. Nourredine Bédoui affirme que le pays n'est pas à l'abri et les conséquences des intempéries enregistrées depuis le début de l'automne en sont la preuve. Pas moins de 47 milliards de dinars de dégâts ont été enregistrés sans compter ceux humains. Le ministre de l'Intérieur a assuré que pour faire face aux risques, toutes les communes seront dotées d'un système d'alerte permettant d'anticiper les risques. La ministre de l'Environnement, également présente à la rencontre, a plaidé pour la mise en place de systèmes d'alerte. Une convention a été signée entre l'ANRH et l'ASAL. Elle porte sur la réalisation de trente plans de prévention avec l'apport des images satellites. N. I.