Suite aux dernières inondations qui ont touché le pays, le ministère des Ressources en eau, le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales ainsi que le ministère de l'environnement, mettent en place un calendrier spécial pour la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre les inondations à l'horizon 2030. Cette stratégie nationale, qui a été élaborée grâce à la collaboration de plusieurs départements ministériels, vise à protéger les citoyens, ainsi que leurs biens, des risques d'inondations. Elle porte, entre autres, sur la mise en sécurité des populations à risque, la réduction des dommages, la maîtrise des coûts et la réduction d'investissement et d'entretien, ainsi que la réduction du délai de retour à la normale. S'exprimant à cette occasion le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a précisé, hier, que grâce à cette stratégie, le ministère a pu identifier et classer 689 sites comme potentiellement inondables à travers les 48 wilayas du pays. «Cette stratégie nationale de lutte contre les inondations constitue un cadre partagé qui affiche les priorités et oriente la politique de gestion des risques d'inondations», a-t-il souligné. Rappelant l'effet dévastateur des inondations, l'orateur a expliqué que cinq orientations ont été définies sur la base des trois enjeux. Il s'agit de l'amélioration de la connaissance du risque, la réduction de la vulnérabilité, la réorientation de la politique des mesures structurelles, l'aménagement durable des territoires et le développement de la coopération institutionnelle. Hocine Necib a, ensuite, souligné le rôle important que jouent les barrages dans le rééquilibrage du laminage des crues. Par cette fonction, a-t-il poursuivi, nos 80 barrages constituent une sentinelle et un bouclier protecteur pour les personnes et leurs biens, la préservation de ces structures par l'élaboration d'études visant à la mise en place d'un plan de sécurisation de ces zones. A cet effet, le ministre a précisé que 50 barrages ont été concernés par cette étude. Dans un autre sillage, Necib a mis en avant les risques relatifs au changement climatique, rappelant les inondations de Bab El Oued, où le nombre de morts recensés était de 712 personnes et 115 disparus. Pour sa part, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, a mis en exergue le plan d'action élaboré dans le cadre de la mise en œuvre du plan national climat. A cet effet, elle a fait savoir qu'il porte sur trois principaux volets : l'adaptation socio-économique de l'Algérie aux changements climatiques (CC), l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES), et les actions transversales visant la gouvernance des changement climatiques, le financement, la sensibilisation, la communication, la formation, le renforcement des capacités et la recherche du développement. Le plan national climat contient 156 actions, dont 64 actions d'adaptation, 76 actions d'atténuation et 16 actions transversales, a souligné la ministre de l'environnement qui a, dans ce sens, précisé que ce plan a été élaboré par le Comité national Climat (CNC), présidé par le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables. S'agissant des études de la vulnérabilité aux inondations de la frange littorale algéroise, allant de Bou-Ismaïl à Zemmouri, l'oratrice a fait savoir que son département a mis en place un programme d'appui à la politique sectorielle de l'environnement avec l'Union Européenne. Cette étude, a-t-elle poursuivi, consiste à modéliser le fonctionnement hydraulique de sept oueds de la zone littorale. Il a abouti à la mise au point de nouveaux outils de calculs, sous forme d'un indice de vulnérabilité. Cet indice résulte de l'impact de trois indicateurs physiques, à savoir l'élévation des eaux, leur vitesse et la durée de la crue. 47 milliards de dinars pour la réhabilitation des villes endommagées Le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, a indiqué, pour sa part, que l'Algérie a enregistré d'énormes dégâts dans certaines wilayas du pays lors des dernières chutes de pluie. Les autorités locales ont déployé tous les moyens pour protéger les citoyens et leurs biens des inondations, a assuré Bedoui. «Lors des dernières chutes de pluie, 22 wilayas ont été touchées par les inondations», a-t-il précisé. Dans ce sens, le ministre a révélé que pour la réhabilitation des villes endommagées, l'Etat a octroyé une enveloppe financière de 47 milliards de dinars. «Un travail de collaboration a été élaboré entre plusieurs départements ministériels, afin de préserver les citoyens et leurs biens des inondations», a-t-il soutenu. La stratégie nationale de lutte et de prévention contre les inondations vise à mettre en place un plan de prévention relatif à chaque wilaya pour assurer une sécurité optimale, a-t-il conclu. Signature d'une convention entre l'ASAL et l'ANRH Une convention de coopération a été signée, hier à Alger, entre l'Agence spatiale algérienne (ASAL), et l'Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), pour la réalisation de 30 plans de prévention contre les risques d'inondations. Cette convention a été cosignée par le directeur de l'ASAL, Azzedine Oussedik, et le directeur général de l'Agence nationale des ressources hydrauliques, Mesrati Toufik, en marge de la journée d'étude sur la nouvelle stratégie nationale pour la prévention contre les dangers d'inondations. Dans ce cadre, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a indiqué que cette convention portait sur la réalisation de 30 plans de prévention des dangers d'inondations, à travers le recours aux images satellites, une technologie utilisée pour la première fois en Algérie, estimant qu'elle se voulait un cadre de coordination intersectorielle. Les travaux de la journée d'étude sur la nouvelle stratégie nationale de lutte contre les inondations, se sont déroulés en présence du ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, celui de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, et de la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatima Zohra Zerouati, en sus des représentants de différents départements ministériels.