Le bras de fer entre les présidents des clubs de la Superdivision, hommes, et le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) risque de durer encore longtemps, très longtemps même. Et pour cause, l'Amicale des présidents de club, reçue en audience au MJS pour une séance de travail la semaine dernière, refuse toujours d'entamer le championnat «jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications par la tutelle». En effet, les présidents des clubs de la Superdivision, représentés par l'Amicale, qui rencontrent d'énormes problèmes financiers, exigent une quote-part du fonds des sports ainsi qu'un sponsor choisi par la tutelle qui prendrait en charge les clubs de la Superdivision ; ce à quoi le MJS a répondu que le fonds national des sports est exclusivement dédié au football «sur décision de la présidence de la République» et qu'il (MJS) n'a pas de solutions à proposer dans l'immédiat. C'est que les présidents des clubs décident de ne pas entamer le championnat jusqu'à nouvel ordre tout en expliquant : «c'est que nous ne pouvons pas - et en aucun cas ne voulons pas - démarrer le championnat». D'ailleurs, la Fédération algérienne de volley-ball (FAVB), impuissante devant cette situation, annonce sur son site que «le démarrage du championnat national de Superdivision, saison sportive 2018/2019, est reporté au 23-24 novembre». Pour les présidents des clubs, il est hors de question d'entamer le championnat tant que leurs problèmes financiers ne sont pas réglés. «Nous avons l'intime conviction que nos revendications sont légitimes et justes», a déclaré Djamel Khrisset, président du NR Bord- Bou-Arréridj sur les colonnes de Planète Sport. On ne peut en aucun cas démarrer le championnat dans la situation actuelle du fait que la quasi-totalité des clubs de la Superdivision sont livrés à eux-mêmes et manquent terriblement de moyens (…) Pour le moment, nous n'avons reçu aucune solution concrète du MJS, et c'est la raison pour laquelle nous maintenons notre décision de non-démarrage du championnat». Farès Kabla, président du NC Béjaïa, abonde dans le même sens en affirmant que le «MJS ne leur a fait que des propositions à long terme, mais pas de solutions claires et surtout concrètes alors que nous avons besoin d'une chose précise à savoir une aide financière ou bien un sponsor qui prendra en charge les clubs…». Tous les présidents des clubs de la Superdivision, hormis bien sûr le GS Pétroliers qu'ils considèrent «comme club professionnel et non amateur en raison de la grande subvention qu'il reçoit de l'Etat », tiennent en fait le même langage : «Nous campons sur notre décision jusqu'à la satisfaction de nos revendications.» En d'autres termes, les présidents des clubs comptent aller jusqu'au bout de leur action «quitte à aller vers une saison à blanc». Et ce n'est pas la première fois que les présidents des clubs du volley-ball brandissent la menace de boycotter le championnat puisqu'en 2016, leurs homologues du handball et basket-ball avaient à l'époque décidé de boycotter les championnats à cause de l'article 6 du décret exécutif n° 15-74 du 26 février 2015 qui avait été gelé par le MJS. Auront-ils gain de cause cette fois-ci encore ? En tous les cas, cette saison, les présidents des clubs de basket-ball, qui après avoir retardé le coup d'envoi des championnats d'un mois, ont fini par accepter les propositions de la tutelle et entamer la compétition. Ahmed Ammour