Le sport amateur toutes disciplines confondues est menacé de disparition en se référant à la décision de tous les clubs et associations concernés de quitter la scène en remettant en cause l'application de l'article 6 du décret 15-75 relatif au statut des clubs amateurs, une entrave à leur activité sportive pour ne pas dire la faire cesser définitivement. Ce décret qui a été mis en application dès le mois de février passé a été tout de suite gelé après les protestations énergiques de ces clubs qui réclament surtout l'annulation de cette article ou son réaménagement, étant donné que ce dernier fait interdiction absolue aux clubs d'utiliser la subvention de l'Etat au profit de leurs athlètes et encadrement technique. Or, les clubs amateurs s'en offusquent en affirmant que la privation des athlètes et des entraineurs de leurs salaires et primes ne repose sur aucune objectivité. La tutelle a pris au sérieux le rejet de cet article par les clubs amateurs, en acceptant d'ouvrir avec eux un dialogue afin de trouver une solution qui devrait arranger tout le monde. Les clubs amateurs ont vite fait de désigner leurs représentants qui se sont réunis à huit reprises avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, selon le président de section basket-ball du NR Staoueli Mohamed Cherif Merouani qui a indiqué à ce sujet que le maintien de l'article 6 est un frein pour les clubs amateurs dans leur travail de formation. Merouani regrette la confusion qui est entretenue autour de cet article, en affirmant qu'il ne supprime pas dans sa totalité l'aide financière qu'apportent les pouvoirs publics aux clubs amateurs, mais affirme d'autre part que cet article doit être revu et corrigé, notamment concernant les salaires et les primes accordés aux athlètes et à l'encadrement technique. Toutefois, le président de l'Union sportive de Sétif Abdeslam Djerroudi doute quant aux garanties évoquées par la tutelle, en affirmant que le maintien de l'article 6 du décret 15-75 mettra les clubs dans une situation embarrassante. « Si les athlètes et l'encadrement technique des clubs amateurs ne seront plus rémunérés, comment fera-t-on pour les convaincre de participer à des compétitions officielles? Et bonjour les dégâts car personne n'osera prendre la relève sans être rémunéré, ce qui pousserait cadres et athlètes au chômage », a affirmé notre interlocuteur, qui a indiqué d'autre part que son club pourrait être amené à boycotter sa participation à la phase finale de la coupe d'Afrique. L'inquiétude règne aussi au sein de l'Etoile sportive sétifienne, dont l'équipe de volley-ball séniors joue régulièrement les premiers rôles au sein de l'élite. Son président de section Toufik Khebbaba s'est dit étonné de voir la tutelle s'empresser d'appliquer cette loi sans donner des garanties de rechange qui permettent au club de survivre financièrement. « Notre équipe a à son actif plusieurs titres en championnat et recèle en son sein des joueurs internationaux, ira-t-on jusqu'à diminuer de son mérite en lui enlevant toute aide de l'Etat ? », s'interrogea notre interlocuteur. De son côté, le président de la section volley-ball du NR Bordj Bou Arréridj Djamel Khrisset a mis en garde contre le maintien de l'article 6 de la loi sur les clubs amateurs. « Le contenu de cet article n'est pas du tout valable pour le développement de la pratique sportive. Son application va tout simplement remettre en question le travail à la base qu'effectuent les clubs amateurs d'où sont sortis de grands talents toutes disciplines confondues et qui ont même atteint un standing international », soulignera-t-il. Ce dernier ajoutera que devant une telle éventualité, les clubs amateurs n'auront d'autres choix que de mettre les clefs sous le paillasson dans la mesure où ils n'auront plus la possibilité de se procurer de l'argent en dehors de la subvention de l'Etat qui provenait des APC et des DJS. « Nos athlètes et notre encadrement technique craignent pour leur avenir professionnel si l'article 6 de cette loi vient à etre appliqué. Ils refusent maintenant de reprendre le travail avant d'avoir des garanties qui leur assurent les salaires et les primes qu'ils recevaient auparavant », poursuivra le président de la section volley-ball du NRBBA, affirmant que la situation n'a pas évolué à quelques semaines seulement de l'ouverture de la saison sportive. Contrairement aux positions et avis qui ont été exprimés par les responsables cités plus haut, Djamel Benalioua, qui préside la section de basketball du NAHD, paraît plus confiant en une possible sortie de crise concernant cette situation . « A mon avis, toute loi peut être soumise à une révision, comme souhaité par les représentants des clubs amateurs, lors de nos réunions avec le ministre de la Jeunesse et des Sports El-Hadi Ould Ali qui a laissé la porte ouverte à cette possibilité. Il nous a d'ailleurs promis de transmettre nos doléances au chef du gouvernement qui, selon des informations données par la tutelle, va apporter des solutions à ce problème dans l'intérêt du sport en général », conclura-t-il.