Le groupe Renault a réagi à la décision de la justice japonaise de mettre en détention Carlos Ghosn, son PDG, en précisant que «Philippe Lagayette, administrateur référent de Renault, en liaison avec les présidents des comités du conseil d'administration, Marie-Annick Darmaillac et Patrick Thomas, ont pris connaissance du communiqué diffusé ce jour par Nissan. Dans l'attente d'informations précises émanant de Carlos Ghosn, président-directeur général de l'entreprise, les administrateurs consultés expriment leur attachement à la défense de l'intérêt du groupe Renault dans l'alliance. Le conseil d'administration de Renault se réunira au plus vite». Il est à rappeler que Carlos Ghosn, PDG de Renault et un des plus grands patrons d'industrie au monde, a été arrêté à Tokyo selon les médias, accusé de malversations par la justice après une enquête interne de Nissan, qui veut le démettre de son poste au plus vite. La nouvelle est tombée lundi en fin d'après-midi à Tokyo : les médias japonais ont un à un rapporté que Carlos Ghosn, qui dirige en outre les conseils d'administration des constructeurs d'automobiles japonais Nissan et Mitsubishi Motors, était entendu par le parquet de Tokyo, puis arrêté, soupçonné d'avoir dissimulé des revenus au fisc. Peu après, Nissan, dans un communiqué, donnait des détails accablants pour le Franco-Libano-Brésilien de 64 ans qui a érigé en à peine deux décennies un empire automobile, en cumulant des fonctions comme aucun autre dirigeant d'entreprise de cette taille ne l'avait fait avant lui. Carlos Ghosn «a pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel», a asséné Nissan, selon les résultats d'une enquête menée sur la base du rapport d'un lanceur d'alerte. «En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l'utilisation de biens de l'entreprise à des fins personnelles», ajoute le groupe, qui va proposer au conseil d'administration de le «démettre de son poste rapidement».