Les systèmes de sécurité sociale et de retraite dans les pays du Maghreb fonctionnent presque de la même manière et sont régis par des lois avec un très large dénominateur commun, issues en grande partie du système prévalant en France. Ces systèmes connaissent les mêmes problèmes : crise financière de la retraite et assurance maladie en grande difficulté. Le ministère algérien du travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale (MTESS) et le Bureau de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Alger pour les pays du Maghreb ont organisé les mercredi 28 et jeudi 29 novembre 2018 à Alger un atelier de partage d'expériences au profit des responsables en charge de la Sécurité sociale dans les pays de la région. Les participants à cet atelier ont planché sur le thème «Les systèmes d'information sur la sécurité sociale, partage d'expériences et modèle du BIT (Bureau international du travail)», ont effectué des visites auprès des Caisses algériennes de sécurité sociale et ont bénéficié de présentations et de discussions autour de «l'enquête du Bureau international du travail sur la sécurité sociale», l'atelier s'inscrivant dans la volonté partagée par le gouvernement algérien et le BIT de promouvoir la coopération Sud-Sud. Selon les organisateurs de la rencontre, «il s'agit d'une véritable opportunité d'échange d'expériences, de compétences, d'informations et de savoir-faire technique entre les pays du Maghreb sur le système d'information et de présenter un cas pratique qui est celui des Caisses algériennes d'assurance sociale». A cet effet, des statisticiens et des experts des politiques sociales des ministères et Caisses de sécurité sociale se sont réunis à l'occasion de cet atelier en vue de la mise en œuvre des politiques nationales de protection sociale de quatre pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Mauritanie et Tunisie). Coopération Sud-Sud en matière de protection sociale En ce sens, «les présentations succinctes, les exercices pratiques et les visites sur le terrain ont permis aux participants d'échanger sur les meilleures approches pour un système performant et fiable de statistiques de protection sociale garantissant un suivi de la mise en œuvre des objectifs nationaux en matière de protection sociale et contribuant à l'atteinte des objectifs de développement durable en la matière». Pour rappel, en juin 2018 et dans le cadre du programme de promotion de la coopération Sud-Sud en matière de protection sociale financé par le gouvernement algérien, les participants aux différents ateliers techniques organisés par le BIT, notamment l'atelier sous-régional sur les mécanismes de mise en œuvre et d'évaluation des systèmes de protection sociale, avaient recommandé de poursuivre les efforts pour les échanges de bonnes pratiques dans ce domaine. C'est donc dans cette optique que le MTESS et le Bureau de l'OIT à Alger pour les pays du Maghreb ont conjointement proposé l'organisation de cet atelier, dont les objectifs sont multiples et visent à partager les expériences des Caisses algériennes d'assurance sociale sur les systèmes d'information et la collecte des données ainsi que l'échange des expériences maghrébines «pour mieux appréhender l'importance des indicateurs et statistiques de la protection sociale». Les objectifs assignés visaient aussi à présenter les sources et les métadonnées pertinentes utilisées pour remplir les questionnaires de l'enquête de Sécurité sociale et préparer les tableaux statistiques de l'indicateur de l'objectif de développement durable. Renforcer les capacités nationales sur les statistiques En outre, le ministère rappelle que l'OIT dans son rapport mondial sur la protection sociale 2017-2019 intitulé «Protection sociale universelle pour atteindre les objectifs de développement durable», seuls 45% de la population mondiale bénéficient effectivement d'au moins une prestation sociale, tandis que les 55% restants (4 milliards de personnes) sont laissés sans protection, alors qu'en Afrique, ce chiffre est encore plus bas pour atteindre les 18%. Les Etats membres des Nations unies ayant adopté l'agenda de développement durable 2030 se sont aussi engagés à améliorer la protection sociale et mesurer les progrès dans l'extension de celle-ci, ajoute le communiqué. Pour ce faire, les Etats mettent de plus en plus l'accent sur le renforcement des cadres de suivi et l'évaluation des politiques de protection sociale. Les statistiques de la protection sociale sont utilisées tous les jours par les décideurs politiques, les experts et chercheurs ainsi que les partenaires techniques et financiers pour guider les reformes des systèmes de protection sociale, ajoute la même source, estimant que pour compiler une base de données sur la protection sociale au niveau mondial, il convient de renforcer les capacités nationales sur les statistiques de la protection sociale et sur les concepts et définitions inclus dans les questionnaires des enquêtes de Sécurité sociale. LSR