Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale (MTESS), et le Bureau de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Alger pour les pays du Maghreb, ont organisé, mercredi et jeudi à Alger, un atelier de partage d'expériences, au profit des responsables en charge de la Sécurité sociale dans les pays de la région, a indiqué un communiqué du ministère. Cet atelier, qui planche sur le thème «Les systèmes d'information sur la sécurité sociale, partage d'expériences et modèle du BIT», propose à la fois des visites auprès des Caisses algériennes de sécurité sociale, et des présentations et discussions autour de «l'enquête du Bureau international du travail sur la sécurité sociale», précise la même source, ajoutant que l'atelier s'inscrit dans la volonté partagée par le gouvernement algérien et le BIT, de promouvoir la coopération Sud-Sud. «Il s'agit d'une véritable opportunité d'échanges d'expériences, de compétences, d'informations et de savoir-faire technique, entre les pays du Maghreb sur le système d'information, et de présenter un cas pratique qui est celui des Caisses algériennes d'assurance sociale», explique le communiqué. A cet effet, des statisticiens et des experts des politiques sociales des ministères et Caisses de sécurité sociale se réunissent à l'occasion de cet atelier, en vue de la mise en œuvre des politiques nationales de protection sociale de quatre pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Mauritanie et Tunisie). En ce sens, «les présentations succinctes, les exercices pratiques et les visites sur le terrain permettront aux participants d'échanger sur les meilleures approches, pour un système performant et fiable, de statistiques de protection sociale garantissant un suivi de la mise en œuvre des objectifs nationaux en matière de protection sociale, et contribuant à l'atteinte des objectifs de développement durable en la matière», note le communiqué du ministère du Travail. Pour rappel, en juin 2018 et dans le cadre du programme de promotion de la coopération Sud-Sud en matière de protection sociale, financé par le gouvernement algérien, les participants aux différents ateliers techniques organisés par le BIT, notamment l'atelier sous-régional sur les mécanismes de mise en œuvre et d'évaluation des systèmes de protection sociale, avaient recommandé de poursuivre les efforts pour les échanges de bonnes pratiques dans ce domaine. C'est donc dans cette optique que le MTESS et le Bureau de l'OIT à Alger pour les pays du Maghreb, ont conjointement proposé l'organisation de cet atelier, dont les objectifs sont multiples et visent à partager les expériences des Caisses algériennes d'assurance sociale, sur les systèmes d'information et la collecte des données, ainsi que l'échange des expériences maghrébines, «pour mieux appréhender l'importance des indicateurs et statistiques de la protection sociale». Les objectifs assignés visent aussi à présenter les sources et les métadonnées pertinentes, utilisées pour remplir les questionnaires de l'enquête de Sécurité sociale, et préparer les tableaux statistiques de l'indicateur de l'objectif de développement durable 1.3.1. En outre, le ministère rappelle que l'OIT, dans son rapport mondial sur la protection sociale 2017-2019, intitulé «Protection sociale universelle pour atteindre les Objectifs de développement durable», seuls 45% de la population mondiale bénéficient effectivement d'au moins une prestation sociale, tandis que les 55% restants (4 milliards de personnes) sont laissés sans protection, alors qu'en Afrique, ce chiffre est encore plus bas pour atteindre les 18 %. Les Etats membres des Nations-unies ayant adopté l'Agenda de développement durable 2030, se sont aussi engagés à améliorer la protection sociale, et mesurer les progrès dans l'extension de celle-ci, ajoute le communiqué. Pour ce faire, les Etats mettent de plus en plus l'accent sur le renforcement des cadres de suivi, et l'évaluation des politiques de protection sociale. Les statistiques de la protection sociale sont utilisées tous les jours par les décideurs politiques, les experts et chercheurs, ainsi que les partenaires techniques et financiers, pour guider les reformes des systèmes de protection sociale, ajoute la même source, estimant que pour compiler une base de données sur la protection sociale au niveau mondial, il convient de renforcer les capacités nationales sur les statistiques de la protection sociale, et sur les concepts et définitions inclus dans les questionnaires des enquêtes de Sécurité sociale.