Des pays de la Méditerranée se tournent vers la mer pour la diversification de leur économie. Ainsi, les parties prenantes de l'initiative du développement durable de l'économie bleue en Méditerranée occidentale (Ouestmed), qui sont en réunion à Alger depuis hier, décideront aujourd'hui d'une feuille de route commune. Les initiateurs devront aboutir à des solutions sous forme de projets dédiés au développement d'une économie bleue. Un budget de plus de 300 millions d'euros a été dégagé pour accompagner ces projets. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Plus de 200 personnes participent depuis hier à l'initiative pour le développement durable de l'économie bleue en Méditerranée occidentale, lancée en avril 2017. Les parties prenantes à cette initiative, l'Algérie, la France, l'Italie, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, le Portugal, l'Espagne et la Tunisie, vont lancer aujourd'hui, après deux jours de travaux, la déclaration ministérielle d'Alger et un plan commun définissant les actions prioritaires communes pour mieux exploiter les richesses marines. Ils proposeront également des projets concrets pour gérer cette richesse d'une manière durable tout en sauvegardant la biodiversité. L'Union européenne a annoncé qu'elle dégageait un budget de 18,7 millions d'euros pour le financement de ces projets. Taha Hammouche, directeur général de la pêche et de l'aquaculture au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a indiqué qu'avec tous les mécanismes de financement et les bailleurs de fonds existants, le budget alloué pour le financement de ces projets pourra dépasser les 300 millions d'euros. «Nous allons arrêter les priorités communes des parties prenantes pour pouvoir lister les premiers projets en commun dédiés au développement de l'économie bleue», a souligné M. Hammouche. De son côté, le ministre de l'Agriculture a rappelé que l'Algérie a déjà consenti des investissements pour la mise à niveau de son industrie maritime, à travers le développement de la flotte de transport et de pêche, le renforcement des capacités de construction et de réparation navales, ainsi que la mise à niveau et la modernisation des infrastructures portuaires. Il a indiqué également qu'une des plus importantes infrastructures portuaires de la Méditerranée est en phase de construction, qui est le grand port centre, avec une capacité de 6,5 millions d'EVP et de 28 millions de tonnes de marchandises. L'Algérie, poursuit Bouazghi, œuvre également au développement de ses capacités de surveillance maritime à travers la mise en place d'un système intégré de contrôle, de surveillance et de gestion de la sécurité maritime et portuaire et d'échange de données numérisées. «Ce système permettra une meilleure appréhension du trafic maritime, d'une part, et de prévenir et lutter plus efficacement contre toute atteinte à la sécurité des biens et des personnes et à l'environnement, d'autre part», a souligné Bouazghi qui appelle à une approche collective pour la sécurisation des systèmes de transports, de lutte contre les activités illégales et l'amélioration de la gestion intégrée des zones côtières. S. A.