Pas de cours à l'Université de Béjaïa depuis trois semaines déjà. A Laghouat, le recteur poursuit en justice des enseignants alors qu'au niveau de l'Université d'Alger III, les enseignants affiliés à des syndicats font l'objet de harcèlement. Il s'agit là, selon le Cnes, des manifestations du malaise généralisé que vit l'université. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Lorsque ce ne sont pas les enseignants qui sont en grève, ce sont les étudiants qui le sont. Les mouvements de protestation qui reviennent de manière cyclique sont le signe d'un malaise profond qui ronge l'université. Le coordonnateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) considère, en effet, qu'il faut chercher le mal à sa racine. Il s'agit, essentiellement, pour Abdelmalek Azzi de problèmes de gestion de l'université, intimement liés au mode de désignation des recteurs. Ces derniers, déplore-t-il, sont rarement nommés pour leurs compétences. Le Cnes, qui milite pour la démocratisation de la gestion des universités, avait déjà proposé de substituer la désignation par des élections auxquelles prendrait part la famille universitaire. Une proposition qui n'a jamais été prise en compte. Aujourd'hui, dans beaucoup d'universités lorsque ce n'est pas le blocage total, ce sont des tensions permanentes qui existent. Au niveau de l'Université Alger III, les enseignants affiliés au Cnes continuent de se plaindre des intimidations incessantes. A Laghouat, le recteur de l'université a poursuivi en justice un enseignant. Une situation qui a poussé les enseignants à se constituer en collectif pour non seulement soutenir leur collègue mais également faire part de leurs nombreuses revendications. Comme seule réponse à leurs attentes, le recteur a affiché une note dans laquelle il interdit tout rassemblement d'enseignants dans l'enceinte de l'université. A Béjaïa, le blocage est total depuis trois semaines. Constitués en collectif, les étudiants bloquent toutes les activités de l'université. Réagissant à cette situation, la section syndicale du Cnes de l'Université de Béjaïa estime que «le ministère n'a pas le courage d'assumer l'échec du système LMD qui engendre des centaines de milliers de chômeurs et la gestion chaotique des conflits à répétition d'une administration despotique qui se refuse à tout dialogue et concertation en dehors du conseil de direction. Le malaise que vit la communauté universitaire de Béjaïa depuis quelques années incombe à la seule responsabilité de ceux qui sont désignés pour gérer l'université. Le Cnes se bat depuis toujours pour une démocratisation de la désignation des responsables administratifs afin de garantir un minimum de transparence, d'équité et de compétence». N. I.